Emmanuel Macron n'est pas encore officiellement candidat mais le président français surveille le climat politique comme le lait sur le feu. Conditions de vie dans les Ephad, prix de l'essence... À deux mois et demi de la présidentielle, Julien, le gouvernement a tout fait pour éviter les débuts d'incendie.

« Un jour, une annonce ». Cette semaine, le gouvernement a voulu agir vite comme avec la flambée des prix à la pompe. Mardi, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la hausse du barème de l'indemnité kilométrique pour une partie des Français qui dépendent de leur voiture : deux millions et demi de personnes vont faire environ 150 euros d'économies. Mardi encore. Le livre du journaliste Victor Castanet sur les maltraitances de personnes âgées dans un groupe d'Ephad fait la Une. Les oppositions dénoncent un scandale. Là encore, réaction immédiate du gouvernement : le PDG du groupe Orpea est convoqué.
Mercredi, rebelote. Des auto-entrepreneurs manifestent sous les fenêtres du ministère de l'Économie. Bercy ouvre le carnet de chèques. Une « aide financière exceptionnelle » pour les travailleurs indépendants est débloquée.
« Pas le droit à l'erreur »
Cette réactivité n'est évidemment pas étrangère à la campagne présidentielle. À 10 semaines du 1er tour, l'Élysée garde ouvert tous ses capteurs pour éviter qu'un sujet de société ne devienne une polémique, ses adversaires n'attendent que ça. Emmanuel Macron n'a « pas le droit à l'erreur », me confiait une ministre. « La position de président sortant est la plus difficile », explique-t-elle, car le chef de l'État est comptable de tout ce qui arrive. Alors que ses rivaux, eux, ne sont responsables de rien. C'est pour ça qu'on a vu le gouvernement éteindre tous ces départs de feu. « On est à la merci du moindre fait-divers », se lamente un membre du gouvernement qui garde en tête l'épisode « papy Voise ». L'agression d'un retraité a fait basculer l'entre deux tours de la présidentielle en 2002. Cette affaire avait placé le thème de l'insécurité au cœur de l'actualité, favorisant l'arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour.
Le pouvoir d'achat, mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron
Pour l'instant, c'est le pouvoir d'achat qui s'invite dans la campagne, c'est la 1ère préoccupation des Français selon les sondages. Il y avait beaucoup de monde jeudi dans les manifestations pour les salaires, et notamment plusieurs figures de gauche dont Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France insoumise à la présidentielle. Malgré les 17 milliards d'euros lâchés après la crise des gilets jaunes, malgré le « quoiqu'il en coûte » face au Covid, Valérie Pécresse, Marine Le Pen ou Yannick Jadot promettent encore des milliards et accusent le président sortant de ne pas en avoir fait assez. Face au piège de la surenchère, le futur candidat Macron devra prouver qu'il reste le mieux qualifié pour améliorer la vie des Français.
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