L'étau se resserre autour de Valérie Pécresse
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Valérie Pécresse entend stopper le film de la recomposition politique lancé par Emmanuel Macron en 2017. Si la droite traditionnelle a mieux résisté que les socialistes à l’assaut du « en même temps », le parti Les Républicains sait que pour survivre, il vaudrait mieux que sa candidate atteigne le second tour en 2022. Pour ce faire, Valérie Pécresse doit convaincre un espace électoral suffisamment large en repoussant les deux murs qui la menacent, l’un à l’extrême droite et l’autre au centre. Mais l’étau semble se resserrer.
Depuis sa désignation, ses équipes martèlent qu’elle est « au barycentre » des différentes droites et qu’elle peut parler tant aux électeurs tentés par le candidat d’extrême droite Éric Zemmour qu’à ceux partis en 2017 chez Emmanuel Macron.
Mais l’opération est difficile. Et à force de donner des gages aux uns et aux autres, le résultat est mitigé. Après deux mois de campagne, les sondages patinent. À sa droite, on lui reproche d’être trop macron-compatible, et à sa gauche, d’avoir « extrême-droitisé » son discours.
Les défections récentes le démontrent. L’ancien numéro deux de LR, Guillaume Peltier, est parti chez Zemmour parce qu’elle était trop centriste. Et cette semaine le sarkozyste Eric Woerth a rejoint le camp Macron accusant LR d’être « obnubilé par l’islamisme radical ». Deux preuves de la porosité qui existe aux frontières extérieures de la Pécressie.
Minimiser et décrédibiliser les extrêmes
Face à cette situation, les soutiens de la candidate LR minimisent. Peltier et Woerth partis, « c’est un point partout, balle au centre », ironise le député Éric Pauget. Surtout, ils font le pari que ces départs n’emmèneront pas d’électeurs avec eux. « Woerth c’est un techno, mes militants ne le connaissent pas », assure une présidente de comité de soutien en Ile-de-France.
Deuxièmement, le camp Pécresse ne retient plus ses coups contre les deux candidats d’extrême droite. Marine Le Pen est dépeinte en dépensière déraisonnée alors que l’Etat français s’est déjà beaucoup endetté lors de la crise Covid. Et Éric Zemmour est décrit comme « un phénomène de foire » qui serait dangereux à la tête de l’État, dixit Vincent Jeanbrun, orateur de la candidate. L’équipe Pécresse a d’ailleurs rédigé et fait circuler un document sur « les sympathies nazies » de l’ancien polémiste. Une fois dans l’isoloir, les électeurs choisiront quelqu’un capable de gouverner, se rassurent-ils.
Le défi de récupérer les fillonistes
En ce qui concerne les électeurs partis chez Emmanuel Macron, la droite compte aller les chercher en démontrant que Valérie Pécresse va faire les réformes que le chef de l’État n’a pas faites, comme celle des retraites.
À titre d’exemple, d’après les enquêtes d’opinion, la candidate LR n’attire les faveurs que de 50% des électeurs qui avaient voté François Fillon en 2017. « En leur parlant dette et comportement du président, on va récupérer les autres ». C'est ce qu'assure, en tout cas, une proche de Valérie Pécresse.
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