Campagne «a minima», abstention record?
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C'est la crainte de plusieurs candidats à la présidentielle des 10 et 24 avril prochains : une démobilisation des électeurs. La campagne est écrasée par la guerre en Ukraine. Emmanuel Macron domine les sondages, les Français pourraient se désintéresser d'un scrutin joué d'avance.

C'est le scénario catastrophe pour Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon. La candidate du Rassemblement national (RN) a en tête la désertion de ses électeurs aux dernières régionales. Les catégories populaires, le cœur de son électorat, sont les plus volatiles. Alors, entre une guerre en Ukraine et un président-candidat qui n'a pas besoin de faire campagne pour être donné gagnant dans les sondages, les Français pourraient se dire que la présidentielle est déjà pliée. À moins d'un mois du premier tour, difficile de s'intéresser à une campagne en apesanteur. Aucun grand sujet ne s'impose, à part bien sûr l'Ukraine.
« Rien n'est joué »
Emmanuel Macron a dit aux parlementaires de son camp que « rien n'était joué ». La réalité, c'est qu'Emmanuel Macron refuse de descendre dans l'arène pour l'instant. Pas de débat, pas de meeting, pas d'interaction directe avec ses rivaux, ce qui les fait enrager. Éric Zemmour par exemple accuse le chef de l'État de vouloir confisquer le débat et de priver les Français d'une vraie campagne.
Les débats à la télévision pourraient changer la donne ?
Ces débats sont souvent très suivis par les téléspectateurs. Éric Zemmour et Valérie Pécresse s'y sont prêtés cette semaine. D'autres émissions sont prévues, mais la plupart sans confrontation entre les candidats. Ils ne font que répondre aux questions les uns après les autres. France 2 essaie d'organiser un vrai débat à la fin du mois, mais tout dépendra d'Emmanuel Macron. Si le président sortant y participe, ses concurrents en seront. Sinon, « on ne fera pas face aux autres », prévient, catégorique, un conseiller de Marine Le Pen.
Les risques d'une abstention élevée à la présidentielle
D'abord, un problème de légitimité. Gagner une élection, c'est bien, mais si une petite majorité des électeurs est allée aux urnes, difficile ensuite de se présenter comme le président qui peut rassembler le pays. Certains candidats prédisent déjà le retour des « gilets jaunes ». Ces manifestants dénonçaient un système démocratique qui ne les représentait plus. Un chef de l'État mal élu pourrait rallumer la mèche.
Une vraie campagne encore possible ?
Il reste encore quatre semaines avant le scrutin. C'est court et long à la fois. Il est encore possible d'intéresser les électeurs. Car, si les Français désertent les scrutins intermédiaires, la présidentielle est l'élection reine. Plus de 78% de participation en 2017. Et puis les sondeurs le constatent : les électeurs font leur choix de plus en tard, parfois dans la dernière semaine. Même très très courte, une vraie campagne pourrait avoir lieu.

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