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Conseil national de la refondation: un flop pour Macron?

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C'est la grande initiative de rentrée d'Emmanuel Macron : le lancement du Conseil national de la refondation. Une instance dans laquelle le président ambitionnait de réunir les représentants des citoyens, des syndicats et des forces politiques pour inventer ensemble une « nouvelle méthode » de travail. Sauf que les partis d'opposition ont boycotté le rendez-vous. Est-ce qu'on peut déjà parler de « flop » du CNR ?

Emmanuel Macron lors du Conseil national de la refondation à Marcoussis, le 8 septembre 2022.
Emmanuel Macron lors du Conseil national de la refondation à Marcoussis, le 8 septembre 2022. AFP - MICHEL EULER
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C'est en tout cas ce que les adversaires politiques d'Emmanuel Macron ont voulu faire passer comme message en refusant l'invitation du président de la République. A les entendre, ils ne veulent pas lui « servir la soupe » en participant à son « machin ». Même Gérard Larcher, le président Les Républicains du Sénat, généralement mesuré, a dit « non » en affirmant qu'Emmanuel Macron essayait de jouer la « démocratie participative » contre la « démocratie représentative », autrement dit que le président cherchait à contourner le Parlement où il ne dispose plus que d'une majorité relative.

Un coup du boutoir dans la nouvelle méthode vantée par Emmanuel Macron ?

Un jeu de postures où chacun est dans son rôle. L'opposition craint de voir Emmanuel Macron refaire le coup du grand débat, elle ne veut pas se laisser prendre au jeu du président qui, lui, a beau jeu de dire que « les absents ont toujours tort ». L'exécutif se défend : « Au moins nous, on essaie », sous-entendu, si ça ne marche pas, ce ne sera pas de notre faute.

Un conseiller élyséen explique que le Conseil national de la refondation doit permettre  de « dézoomer pour faire le diagnostic des atouts et des faiblesse » de la France car ce que veut le président, c'est « marquer l'histoire en prenant les bonnes décisions » alors que les partis d'opposition sont, selon lui, « déjà dans l'élection d'après ».

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, prend tout de même le pari qu’« à l'heure des conclusions, tout le monde sera autour de la table ». D'autant qu'Emmanuel Macron n'exclut pas que les débats aboutissent à des référendums, ce qui fait dire à un ministre que ça va faire « cesser la bouderie assez vite ».

Ça ressemble un peu à la méthode Coué ?

Les doutes s'expriment jusque dans la majorité. Un membre du gouvernement craint que sans les partis politiques, le Conseil se transforme en une simple « instance de discussion entre la majorité et la société civile ». Et surtout pour le moment, le CNR n'est pas entré dans l'atmosphère. Selon une enquête de l'Ifop, 50 % des Français n'en ont jamais entendu parler. Pas facile de leur vendre une nouvelle méthode, qui ressemble beaucoup à un mix de la grande marche de la campagne de 2017, de la convention citoyenne sur le climat et du grand débat post gilets jaunes. Bref de faire du neuf avec du vieux.

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