Politique, le choix de la semaine

Les retraites vont mettre l'Assemblée en ébullition

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L'Assemblée nationale est devenue ces derniers mois un véritable chaudron avec la majorité seulement relative dont dispose le président Macron. Ce n'était pas arrivé depuis 1988. Ce qu'on appelle la chambre basse du Parlement français serait-elle devenue le nouveau centre névralgique du pouvoir ? Les prochaines semaines vont y être bouillonnantes.

Vue d'ensemble de l'Assemblée nationale française, le 3 octobre 2022.
Vue d'ensemble de l'Assemblée nationale française, le 3 octobre 2022. © REUTERS/Benoit Tessier
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Ces derniers mois, l'Assemblée a pris une importance inédite dans l'histoire récente de la cinquième république. Le président de la République ne dispose plus de la majorité absolue. Le gouvernement doit donc en permanence se chercher des alliés dans les autres groupes politiques pour faire passer ses textes.

Et parfois, ça coince, on l'a vu avec les textes budgétaires à la fin de l'automne : pas moins de dix 49.3 ont été utilisés par la Première ministre. Dix passages en force du gouvernement. Ajoutez à cela la forte représentation des extrêmes dans l'hémicycle, le Rassemblement national et La France insoumise, et vous obtenez des séances souvent houleuses et des textes dont l'issue finale est de plus en plus souvent incertaine.

Retraites : nouer une alliance avec Les Républicains

Sur la réforme des retraites, l'ambition du gouvernement, c'est d'éviter un nouveau passage en force. Il va lui falloir nouer des alliances mais pas avec la gauche, ni l'extrême droite. La Nupes et le Rassemblement national sont farouchement opposés au report de l'âge légal de départ à la retraite. Le gouvernement va se tourner vers les Républicains qui jouent leur crédibilité sur cette réforme et pourraient voter le texte en échange de quelques gestes de l'exécutif. L'abandon des régimes spéciaux, la revalorisation des petites retraites ou encore un dispositif pour les mères de familles aux carrières hachées. Bref, ces négociations avec les députés auront sans doute des conséquences sur la couleur du texte final. Un député Renaissance résume : « On n'est plus là pour faire de la figuration. L'Assemblée qui sert uniquement de caisse enregistreuse au gouvernement, c'est fini ! »

► À lire aussi : France: face à la réforme des retraites, les oppositions en embuscade

L'hypothèse hasardeuse d'une dissolution

Mais Emmanuel Macron reste maître en son royaume. Les institutions de la cinquième République donnent notamment au chef de l'État une arme fatale : la dissolution. En clair, Emmanuel Macron peut à tout moment décider, s'il se retrouve bloqué dans son action, de convoquer de nouvelles élections législatives. Mais c'est très risqué. À la fois pour le président qui n'a aucune assurance de voir sa majorité renforcée et pour les députés qui peuvent perdre leur siège en cas de nouvelle élection. Bref, l'Assemblée est redevenue le lieu où s'écrit la loi. Et Emmanuel Macron va devoir faire avec.

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