Le Rassemblement national ouvre son école pour conquérir le pouvoir
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Au beau milieu du tumulte provoqué par le passage en force du gouvernement sur la réforme des retraites, un parti en France poursuit sa transformation à bas bruit. C’est le Rassemblement national qui tente de se forger une nouvelle image. Le président du parti Jordan Bardella doit présenter la semaine prochaine l’un des premiers actes de son mandat : une école des cadres.
Comme son nom l’indique, il s’agit de former le personnel politique du Rassemblement national (RN) de demain. En clair, des femmes et des hommes capables d’être élus et de représenter le parti dans les territoires. C’est sur ce point que le parti à la flamme pêche depuis des années et c’est l’un des principaux projets de Jordan Bardella. Le jeune leader d’extrême-droite a choisi le patron d’un institut de sondage pour construire le cursus de cette école : Jérôme Sainte-Marie. Le sondeur s’est rapproché de Marine Le Pen il y a quelques années. La mission, rémunérée, qu’il a acceptée : « donner au Rassemblement national les moyens de devenir un parti de masse face au bloc élitaire ». Ce sont ses mots. Le bloc « élitaire » vient du mot « élites », il désigne dans le logiciel du RN la Macronie et ses alliés.
Un enseignement de culture générale
En gestation, comme dans toutes les écoles, des cours mais aussi des interviews et des conférences. Exemple de conférence : l’histoire du trotskisme ou encore l’histoire des élections en France. Ces modules seront bientôt disponibles gratuitement sur internet pour les 40 000 adhérents du parti. En gros, ce sont des cours de culture générale qui, on l’imagine, seront orientés.
L’autre volet, plus politique, de cette école c’est la formation des cadres à proprement parler. A travers des cours en présentiel cette fois-ci, à Paris et en Région. Autour de deux piliers : la technocratie et la doctrine. Technocratie pour apprendre notamment à gérer le budget d’une collectivité locale et doctrine pour s’imprégner de l’idéologie du Rassemblement national.
Un vivier de candidats pour les élections locales
Chaque élève passera un examen à l’issue de son cursus. En toute logique, ceux qui seront recalés ne pourront pas défendre les couleurs du Rassemblement national. « Des dizaines d’élèves (jusqu’à 300) seront formés chaque année », nous glisse l’un de ceux qui travaillent sur ce projet. L’horizon que Jordan Bardella a en tête, c’est évidemment les élections municipales puis les Régionales. Avec un objectif pour le RN : conquérir des villes moyennes avec des équipes crédibles au niveau local. On l’a bien compris, le Rassemblement national poursuit lentement mais sûrement sa stratégie de conquête du pouvoir.
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