Emmanuel Macron: 100 jours et beaucoup de casseroles

Depuis la promulgation de la réforme des retraites, Emmanuel Macron est dans une impasse. Pour en sortir, le chef de l'État a choisi de reprendre le chemin des déplacements en France, qu'il avait un peu oublié pendant le temps du débat parlementaire. Et il a fixé une échéance de cent jours pour relancer la machine gouvernementale. Malgré cette stratégie, la reconquête des Français s'annonce difficile pour Emmanuel Macron.

Le président français Emmanuel Macron en visite dans un collège à Ganges, dans le sud de la France, le 20 avril 2023. © REUTERS/POOL

Pour le moment, le divorce est consommé. Et ce qu'Emmanuel Macron entend surtout quand il se déplace en France, c'est le bruit des casseroles sur lesquelles tapent des manifestants pour lui signifier qu'ils ne sont pas d'accord avec sa politique. À chaque visite annoncée du président, un comité d'accueil de protestataires est là. Ce qui l'oblige à organiser des visites surprises pour avoir des images d'échanges avec les citoyens sans tintamarre.

Après la réforme des retraites, le retour au contact des Français n'est pas de tout repos pour Emmanuel Macron. Lui qui voulait se mettre à portée « d'engueulade », se met aussi à portée de « casserolades ». Mais un député Renaissance affirme que c'est « indispensable » qu'il aille se confronter aux gens et qu'il faut « crever l'abcès » car il y a beaucoup « d'animosité ». Emmanuel Macron va donc continuer. Jusqu'à l'été, il veut maintenir le rythme de ses déplacements dans le pays, pendant ces fameux cent jours qu'il a vendus aux Français.

100 jours jusqu'au 14 juillet, date butoir ou délai de réflexion ?

Un peu les deux et surtout un moyen de gagner du temps dans l'espoir que la contestation sociale, et les concerts de casseroles, s'éteignent après le baroud d'honneur des syndicats contre la réforme des retraites, à l'occasion des défilés du 1er mai. Un ministre estime ainsi qu'avec les cent jours, le président « s'est acheté du temps » mais qu'il ne sait pas ce qu'il va faire le 15 juillet. Changer de gouvernement, de Première ministre ? Un député de la majorité déclare sans état d'âme : « Ça va être très dur de tourner la page. Pour être crédible, la relance du quinquennat passe par un remaniement ». À l'entendre, actuellement sur 42 ministres, il n'y en a que cinq qui incarnent leur portefeuille.

Le remaniement, solution miracle ?

Pas vraiment car la principale faiblesse du président de la République, c'est d'avoir une majorité relative et quel que soit le gouvernement, ça ne changera pas. Sauf à dissoudre l'Assemblée nationale, ce qui est peu probable. Alors le changement d'équipe gouvernementale reste l'initiative politique la plus vraisemblable. Mais quand ? Emmanuel Macron s'est préparé une première fenêtre de tir, à la fin des cent jours.

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