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Présidentielle 2027: le long et difficile chemin de la candidature unique à gauche

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C'est l'objectif affiché par la plupart des partis de gauche et écologistes : présenter une candidature unique à l'élection présidentielle 2027. Mais les obstacles sont multiples entre la question centrale du ou de la candidate, les difficultés à s'unir pour les scrutins qui s'annoncent d'ici la présidentielle et les divergences idéologiques. À moins que l'issue ne se trouve à l'extérieur des partis ?

Une partie du groupe parlementaire de la France insoumise, le 6 juin 2022, dans l'hémicycle.
Une partie du groupe parlementaire de la France insoumise, le 6 juin 2022, dans l'hémicycle. AFP - BERTRAND GUAY
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Et si une candidature de la société civile pour la présidentielle 2027 était LA solution ? Le député socialiste Arthur Delaporte le reconnaît : « À part Jean-Luc Mélenchon, la Nupes n'a pas de figure d'incarnation forte » pour une candidature unique. « C'est plus facile de trouver le plus petit dénominateur commun hors du champ politique, mais il faut de la notoriété », poursuit le porte-parole socialiste.

L'hypothèse Laurent Berger

Ces dernières semaines, le nom de Laurent Berger a bruissé dans les rangs de la gauche. Le futur ex-patron de la  Confédération française démocratique du travail (CFDT) a montré durant la bataille des retraites qu'il avait du leadership et la capacité de faire dialoguer et travailler ensemble des syndicats aux relations houleuses. Et sa volonté de continuer à agir après son mandat aiguise les attentions, notamment chez les socialistes dissidents de la Nupes. Mais Laurent Berger le répète, il n'a pas d'ambition politique et encore moins présidentielle. 

Une sage décision selon le député européen écologiste David Cormand, pour qui « s'il y a bien une élection où il ne faut pas faire appel à une candidature de la société civile, c'est bien la présidentielle », de son point de vue taillé pour les ténors politiques. Faire monter « une candidature approximative pour contrer Mélenchon, ce serait créer un problème pour en régler un autre. » Et puis « c'est faux cul », grince un cadre communiste, en réalité tous les partis veulent que la candidature unique émane de leurs rangs.

Un problème sans solution ?

« C'est un souci de culture politique », déplore une députée socialiste, « on est imbibés de 5e République » et de son fonctionnement monarchique. Et de proposer un autre logiciel de fonctionnement, « une dream team » qu'elle compare à un « tabouret » : chacun parti correspond à un pied, « mais au-dessus c'est plat, personne ne dépasse », ce qui nécessite un ou une candidate « capable de jouer ce jeu collectif » et qui ne dirait pas aux autres « d'exécuter ». Bref, l'oiseau rare dans la volière des egos démesurés du personnel politique.

Pour éviter la bataille rangée, certains dans la Nupes militent pour régler d'abord la question du programme commun, avant un accord de coalition et ensuite seulement la désignation du ou de la championne de la gauche et des écologistes. Des préalables sur lesquels il va falloir avancer rapidement, juge un haut dirigeant du PS. « Si on n'y est pas fin 2025, début 2026, ça va être compliqué », prédit-il.

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