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Élections européennes: pour la majorité, le bon moment c'est pas maintenant

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Prochaine grande échéance électorale, les européennes doivent avoir lieu en juin prochain. Mais même si certains partis ont déjà désigné leurs champions pour cette élection : les écologistes, Reconquête ou le Rassemblement national (RN), la campagne ne démarre pas. Et pour cause, du côté de la majorité, les préparatifs commencent à peine et la désignation de la tête de liste, ce n'est pas pour tout de suite.

Le président français Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse, à Berne, en Suisse, le 15 novembre 2023.
Le président français Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse, à Berne, en Suisse, le 15 novembre 2023. © REUTERS/Denis Balibouse
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Rien ne sert de courir, il faut partir à point. À entendre les responsables de la majorité, on pourrait croire qu’ils appliquent à la lettre les enseignements de la fable de La Fontaine, tant leur objectif affiché est de ne surtout pas partir trop tôt pour les élections européennes. Une stratégie que l’actualité nationale, avec le projet de loi immigration notamment, et internationale, avec le conflit au Proche-Orient, rend encore plus incontournable. Un cadre de Renaissance le dit sans détour : « Nous n’avons aucun intérêt à partir maintenant, on ne parlerait pas d’Europe. » Et ça, c'est ce que craint le parti présidentiel : se laisser entrainer par ses adversaires dans un débat national car son objectif est de faire campagne en vantant son bilan européen.

Le RN creuse l’écart dans les sondages

Est-ce qu'à force d'attendre, la majorité ne risque pas de perdre du terrain ? C'est ce que pourraient laisser croire les sondages qui placent le Rassemblement national avec Jordan Bardella largement en tête. Depuis sa désignation, il creuse l'écart, huit points de plus que Renaissance, 28 contre 20 aux dernières estimations. Même pas peur veut faire croire un communicant du parti présidentiel qui décrit Jordan Bardella comme une « tête de gondole, pas une tête de liste », quand un député de la majorité déclare : « Bardella il ne faut pas le surestimer, il est faillible sur les sujets européens. Ce n'est pas forcément le meilleur tribun qui remporte l'élection. » Mais tout le monde n'affiche pas la même confiance, un député d'un parti allié de la majorité estime lui que Bardella est « très bon » et qu'une telle avance du RN dans les sondages, ça peut amener une « rouste ». Tout dépend de qui sera la tête de liste.

Quels noms circulent  ?

Il y a des hypothèses, des ballons d'essai, des rumeurs... Stéphane Séjourné, le chef de file du groupe macroniste à Strasbourg, qui hésite, Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, qui ne dément pas, Bruno Le Maire, qui dit non régulièrement… Et qui sait peut-être une surprise sortie du chapeau par Emmanuel Macron. Car une chose est sûre, c'est lui qui choisira au début de l'année 2024, en janvier ou février, pour lancer la machine avant son entrée en campagne, à lui, il a déjà promis un nouveau grand discours sur l'Europe, pour accélérer le tempo.

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