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Gaza: Macron joue la carte égyptienne

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Cette semaine Emmanuel Macron s’est rendu en Égypte. Pendant cette visite, le chef de l’État a alerté sur la crise humanitaire à Gaza et a mis en scène son amitié avec son homologue Abdel Fatah al-Sissi. Il a joué la carte égyptienne.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisse (premier plan, à gauche), et le président français Emmanuel Macron (premier plan, à droite), lors d'une visite du marché du quartier Khan al-Khalili, au Caire, le 6 avril 2025.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisse (premier plan, à gauche), et le président français Emmanuel Macron (premier plan, à droite), lors d'une visite du marché du quartier Khan al-Khalili, au Caire, le 6 avril 2025. via REUTERS - LUDOVIC MARIN
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Emmanuel Macron et Abdel Fattah al-Sissi ne se sont pratiquement pas quittés. Ils ont tout fait pour montrer leur complicité, avec ces petites attentions qui font la différence et marquent la volonté d’envoyer un message au-delà des déclarations officielles, avec des images. Celle de deux présidents, sans cravates, qui traversent le souk Khan El Khalili pour aller dîner dans un restaurant comme des amis. Celle des deux mêmes dans une rame de métro du Caire assis côte à côte et parlant contrats à bâtons rompus de manière enjouée. Ou encore celle d’un privilège rare, dont s’est enorgueilli l’Elysée, du président Sissi qui accompagne Emmanuel Macron à al-Arich, cette ville stratégique du Sinaï où est stockée l’aide humanitaire à destination de la population de la bande de Gaza.

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Dénoncer le drame que vivent les populations gazaouies

Car cette visite avait comme objectif de dénoncer le drame que vivent les populations gazaouies. C’était la priorité. Depuis des semaines Emmanuel Macron était concentré sur la guerre en Ukraine. En se rendant en Égypte, il a voulu montrer qu’il ne renonçait pas à essayer de faire entendre sa voix sur le Proche-Orient aussi et il a choisi l’option Sissi pour le faire. Le chef de l’État connaît bien le président égyptien qui est un interlocuteur clef dans la région. À travers lui, Emmanuel Macron a apporté son soutien au plan arabe de reconstruction de  Gaza et a dénoncé la situation de la population palestinienne. « Intenable » selon lui avec le blocus israélien qui empêche l’acheminent de l’aide humanitaire et prive les Gazaouis de nourriture et de soin.

Quel est le bilan de cette visite ?

Des messages ont été passés. La France et l’Egypte sont des partenaires stratégiques ; la France veut travailler avec les pays arabes ; elle ne renonce pas à trouver une solution politique à deux États après l’obtention d’un cessez-le-feu et envisage même de reconnaître l'Etat palestinien prochainement. Emmanuel Macron a essayé de montrer que la France avait un rôle à jouer notamment pour plaider auprès des États-Unis. Le président de la République a d’ailleurs organisé durant son voyage un coup de téléphone à Donald Trump, à trois avec le président égyptien et le roi de Jordanie. Et en quittant le président Sissi, il lui a glissé : « Quand j’aurai un retour des États-Unis, je t’appellerai ». Comme pour lui dire :  compte sur moi et à bientôt.

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