Religions du monde

Soufisme : la dimension rituelle de la musique, de Mayotte à Istanbul et au Tadjikistan

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En septembre 2025, la Philharmonie de Paris et la Cité de la Musique ont consacré trois jours aux musiques et à l’esprit soufi, avec des concerts et danses qui ont fait voyager les spectateurs entre l’archipel de Mayotte, le Tadjikistan et la Turquie, en particulier Istanbul, à la croisée des civilisations, des mondes et des spiritualités, entre Byzance et Constantinople.

Le deba de Mayotte, une pratique du soufisme qui mêle la danse, les chants, les percussions, et la poésie mystique, chantée et dansée exclusivement par des femmes.
Le deba de Mayotte, une pratique du soufisme qui mêle la danse, les chants, les percussions, et la poésie mystique, chantée et dansée exclusivement par des femmes. © Fred Toulet
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En islam, dans le soufisme, « on cherche la rencontre avec Dieu à travers un cheminement intérieur, une spiritualité, un lien entre l’âme et le divin ». La musique peut être un vecteur de cette transcendance, comme nous l’expliquent Sami Sadak, ethnomusicologue et enseignant à l’Université d’Aix-Marseille et Leili Anvar, maître de conférences à l’Inalco, spécialiste du soufisme et du poète mystique persan du XIIIè siècle, Djalal ad-Din Rûmî, qu’on appelle aussi Rûmî ou mevlana qui signifie « notre maître ».

Lors de ces rencontres musicales à Paris (du 12 au 14 septembre 2025), chaque groupe a proposé cette rencontre avec le soufisme, dans sa sensibilité, selon son héritage culturel : à Mayotte, avec le deba, une pratique rituelle soufie féminine par un groupe de 13 femmes originaires de Mtsangadoua au nord-ouest de l’île - des danses, des chants, des déclamations, des percussions… En Asie centrale, au Tadjikistan, avec le grand musicien Aqnazar Alovatov et l’Ensemble Navo, et son fils Chorshanbe Alovatov qui perpétue ces traditions en les modernisant. À Istanbul, en Turquie, avec les derviches tourneurs au son du oud, du rebab, de la flûte de ney, du tambour bendir et des danses tournoyantes mixtes, hommes et femmes. Mais aussi avec l’Ensemble vocal byzantin, une chorale grecque orthodoxe de 12 hommes dirigée par Kallistratos Kofopoulos, lui-même Grec d’Istanbul, qui perpétue l’héritage de la musique byzantine et qui offre aussi à la Philharmonie un spectacle avec les derviches tourneurs d’Istanbul dans un message d’unité et de paix.

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