Reportage Afrique

Espace: après l'aventure MIR-SAT1, Maurice rêve en grand

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Le nanosatellite de Maurice se désintègre depuis mardi dans l’atmosphère. Les signaux du Mir-Sat1 sont coupés neuf mois après sa mise en orbite. C’était prévu, car les nanosatellites ont une durée de vie limitée. L’aventure a été passionnante, non seulement pour des chercheurs et des ingénieurs mauriciens, mais aussi pour des radioamateurs et des élèves du cycle secondaire. 

Les élèves de la Forest Side Academy ont suivi le Mir-Sat1 pendant 9 mois.
Les élèves de la Forest Side Academy ont suivi le Mir-Sat1 pendant 9 mois. © RFI/Abdoollah EARALLY
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De notre correspondant à Port-Louis, 

Sur le toit du collège d’État Forest Side Girls, aujourd’hui Forest Side Academy, des élèves redécouvrent l’antenne installée pour capter les signaux du MIR-SAT1. Pour suivre le passage du nanosatellite dans la région à 410 mètres d’altitude, tout se passe ici en premier lieu.

Cette partie de l’écosystème satellitaire n’a plus de secret pour Chelsea Lee Kwee Hin. « L’antenne est constituée de trois parties. Il y a l’UHF et le VHF, ultra haute fréquence et très haute fréquence, l’ultra haute fréquence détecte le MIR-SAT1. Et la troisième partie de l’antenne, c’est le boîtier qui est connecté à un ordinateur. » Le matériel utilisé pour capter les données est rudimentaire, explique leur professeur, Vickram Mungul : « On a décidé de le faire en plastique et des tubes en aluminium pour réduire le coût, afin que ce soit à la portée de tout le monde d’en fabriquer une à la maison. »

Au sol, dans la classe, d’autres équipements sont nécessaires : deux ordinateurs avec des logiciels propres ainsi qu’un autre boîtier équipé de modules électroniques. Les élèves se sont amusées non seulement à capter le passage du MIR-SAT1, mais aussi d’autres signaux comme ceux du satellite de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique qui émet des signaux spécifiques.

La réception des données émises et les photos prises par MIR-SAT1, elle, se passe dans la station au sol, à Ébène. Le lieu est équipé de cinq écrans et d’une cabine où est exposée une réplique du MIR-SAT1. Quand nous rencontrons mercredi 20 avril l’ingénieur aérospatial Zyaad Soreefan, en charge de la station, il éprouve un pincement au cœur. Car le nanosatellite n’émet plus de signaux depuis 24 heures. Il a quitté son orbite pour entrer dans l’atmosphère terrestre et se décompose. Tout cela était prévu, car la durée de vie d’un nanosatellite est limitée.

À écouter aussi : Espace: le nanosatellite de Maurice est en orbite

Est-ce alors la fin de l’aventure ? « Pas du tout, répond Zyaad Soreefan. Nous avons une station au sol. Nous sommes en train de travailler avec des pays amis pour capter les données des autres satellites ». « Il y a un vide dans cette partie de l’océan Indien, poursuit l'ingénieur aérospatial, les opérateurs de satellite ne peuvent pas capter des données dans cette partie. À travers notre station au sol, ils peuvent recevoir des données pour leurs satellites. »

Avec ce programme, Maurice a pu acquérir une partie de compétences dans le club des opérateurs de satellites. Le Dr Kaviraj Sukon, président de l’Institut de recherche de Maurice (Mauritius Research and Innovation Council) qui a piloté le projet, s’intéresse au parcours du centre spatial Mohammed Bin Rashid de Dubaï. « Nous y étions pour mieux comprendre comment ils ont pu acquérir cette technologie au point qu’ils sont en train de construire leur propre satellite. Ils ont commencé comme l’île Maurice avec le nanosatellite. Ils sont passés par d’autres étapes, avant d’arriver à des satellites plus grands comme le 12U que nous sommes en train de faire nous. »

Avec un tel satellite dit 12U, Maurice espère pouvoir améliorer ses prévisions météorologiques et la surveillance de la zone maritime.

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