Sénégal: les jeux d’échecs ont de nouveau le vent en poupe
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Après quelques années de léthargies, de jeunes joueurs sénégalais ont repris la tête de la Fédération d’échecs pour redynamiser la discipline, la démocratiser et la rendre plus accessible et inclusive. Le 23/24 septembre s’est déroulé le championnat national préliminaire pour sélectionner les joueurs qui seront, peut-être, les champions du Sénégal.

De notre correspondante à Dakar,
Dans une salle des arènes de Pikine, une trentaine de joueurs sont concentrés sur leur plateau d’échecs et déplacent leurs pions en silence. Hommes et femmes de tout âge s’affrontent afin de déterminer qui sera sélectionné pour le prochain championnat du Sénégal.
Moustapha Dieng, étudiant en mathématiques, est venu de Saint-Louis pour le tournoi. « Je voulais être un joueur de football, mais j'ai abandonné pour les échecs. Auparavant, il n'y avait que les vieux qui jouaient aux échecs. Mais actuellement au Sénégal, on a créé pas mal de clubs, même à Saint-Louis, là où j'habite. Franchement, ça commence à monter », constate le joueur.
Redynamiser la discipline en formant les jeunes
La Fédération sénégalaise des échecs tente de redynamiser cette discipline grâce à la formation des jeunes. Abdoulaye Niasse, 18 ans, a par exemple intégré un club de la banlieue populaire de Guédiawaye depuis deux ans. Il a déjà participé aux Olympiades junior en Inde, une grande compétition internationale d’échecs. « Je m'entraîne en ligne 6 heures par semaine, mais aussi avec le club, donc je peux aller deux fois deux séances par semaine aussi », détaille Abdoulaye Niasse. « Il faut juste se perfectionner et pour savoir calculer les coûts, tout simplement, il n'y a pas d'âge ni de sexe. Mon ambition, bien sûr, c'est d'être grand-maître. Le premier grand-maître du Sénégal », ajoute-t-il.
Directeur de la Sunshine International Chess Academy qui a ouvert ses portes en août 2020 à Guédiawaye, Serigne Cheikh Mbaye travaille avec les écoles publiques. « Notre combat premier est de faire de sorte que les gens puissent connaître cette discipline, non pas en tant que jeu, mais en tant que sport, même si c'est en relation avec la tête, avec la psychologie, les échecs développent chez l'enfant des compétences cognitives, la logique mathématique. »
Un appel au ministère des Sports
Mais les difficultés et manques de moyens s’accumulent. Si la Fédération internationale des échecs soutient certains projets, Ababacar Lo, trésorier du comité national provisoire de la Fédération sénégalaise, appelle à une plus grande implication du ministère des Sports.
Il y a un développement très massif des clubs dans toutes les régions. Donc, il y a beaucoup plus de choses qu'il y a quelques années. À un moment, nous nous sommes rendus compte qu'il fallait quand même évoluer dans la formation, mais pas seulement la formation de joueur, mais tout aussi bien d'arbitres et d’entraîneurs. Parce que de plus en plus, nous sommes dans une dynamique de pouvoir participer, par exemple, à des championnats internationaux.
La prochaine étape du championnat se tiendra en octobre prochain.
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