Ouganda: construction d’un nouveau centre de traitement d'Ebola (2/2)
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En Ouganda, le président Yoweri Museveni a confiné ce week-end deux districts épicentres de l’épidémie d’Ebola déclarée il y a presque un mois, Mubende et Kassanda. Les derniers chiffres des autorités enregistrent 60 cas confirmés du virus, dont 24 décès. À Mubende, l’organisation se poursuit : la construction d’un nouveau centre de traitement, à deux kilomètres du premier, doit prochainement ajouter 33 lits au 48 places pour patients Ebola déjà sécurisées à l’hôpital régional.

Les travailleurs s’activent pour mener à bien le chantier du prochain centre de traitement Ebola de la ville de Mubende, qui doit être achevé ce week-end ou en début de semaine prochaine. Pour le Dr Elizabeth Katwesigye, l’une des coordinatrices du contrôle et de la prévention des infections du ministère de la Santé, l’objectif est d’envisager toute évolution de l’épidémie.
« Nous avons décidé de construire ce centre pour créer une extension du site préexistant à l’hôpital régional, afin de se préparer, si le nombre de cas augmente, d’avoir assez d’espace pour accueillir les différents types de patients, suspectés ou confirmés Ebola, et de laisser de la place aux malades des services réguliers à l’hôpital. »
À l’entrée, les ouvriers construisent un centre de filtrage des patients, où ils seront accueillis avant d’accéder à la zone pour cas suspects, composée de deux tentes, chacune contenant huit chambres individuelles avec toilettes et douche personnelles. Si le test d’un malade revient positif au virus, il est ensuite amené dans une nouvelle zone pour les cas confirmés. Maxime Pirard, coordinateur pour Médecins sans Frontières des centres de traitement Ebola.
« Pour la zone confirmée, nous pensons avoir huit lits dans une tente, puis neuf chambres construites dans une structure en bois avec des bâches en plastique, avec un plexiglas, pour que le personnel soignant surveille les patients de façon sécurisée. Nous essayons d’avoir aussi un plexiglas dans la morgue, à travers lequel les proches et familles pourront voir le corps du défunt avant que nous ne fermions les sacs mortuaires, parce qu’ils ne pourront pas ouvrir les sacs après ».
Isoler les cas suspects
Un autre centre, dans la ville de Madudu, l’une des zones les plus touchées par l’épidémie, à environ 25 km de Mubende, a ouvert ses portes ce lundi, avec pour objectif de limiter le délai entre l’apparition de symptômes et la prise en charge du patient.
Pour le coordinateur de MSF, « l’idée, à Madudu, est d’accueillir les cas suspects dans le centre de santé où nous pouvons les isoler en sécurité, faire les tests, et s’ils reviennent positifs, envoyer les patients au centre de l’hôpital, où il y a de meilleures infrastructures pour de hauts niveaux de soin si besoin. Il faut aussi qu’on reste à proximité de la communauté, pour que la population comprenne la maladie, qu’ils n’aient pas l’impression que nous enlevons les personnes malades pour les amener dans la ville de Mubende, où c’est parfois difficile de se déplacer pour leurs proches. »
Si le besoin se fait ressentir, les autorités envisagent de construire différents centres de traitement, sur le modèle de celui de Madudu, autour de clusters Ebola dans d’autres localités.
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