RDC: la police renforce la sécurité des transporteurs routiers étrangers

La RDC renforce la lutte contre la criminalité dont sont victimes les transporteurs routiers étrangers. Des mesures mises en œuvre après un mouvement de grève des routiers consécutif à l’assassinat de deux camionneurs zambiens. Des patrouilles de police ont été mises en place sur la route allant de la cité frontalière de Kasumbalesa jusqu’à Kolwezi.

Une vue de Kasumbalesa, ville congolaise située à la frontière entre la RDC et la Zambie. AFP - MARC JOURDIER

Avec notre correspondante à Lubumbashi                            

Au commissariat de la police Golf Plateau à Lubumbashi, la journée commence par une parade, un briefing visant à expliquer les missions du jour. « Vous avez vu, on était à la parade, les policiers recevaient des instructions venant de nous. On ne peut pas les envoyer comme ça sans les instruire », explique le colonel Adrien Kanyimbo.

Devant le commissariat, deux véhicules de couleur blanche attendent le signal pour se déployer. Il est 8 h 30, les jeeps de la police quittent le commissariat Golf Plateau. L’une prend la direction vers Kasumbalesa tandis que la seconde va dans le sens inverse vers la ville de Likasi. À bord se trouve le colonel Adrien.

« La surveillance entre dans les missions de la police, seulement, nous nous améliorons. Le gouvernement provincial a mis les moyens pour que nous puissions travailler correctement. Il y a des véhicules et chacun d’eux est doté d’un téléphone et d’un numéro vert. Et ce répertoire est mis à la disposition des camionneurs. »

Une insécurité réduite grâce à la police

À une dizaine des kilomètres vers Kasumbalesa se trouve un parking privé. Environ 15 camions chargés pour la plupart de minerai y sont stationnés. Les conducteurs ont passé leur nuit ici avant de poursuivre la route vers la frontière. Daniel Bea est convoyeur. Il se réjouit du travail de la police. « Avant, on avait beaucoup de problèmes. Des jeunes volaient des pneus, la batterie et pouvaient emporter nos effets. On était en insécurité. »

Pour Jonas Ngota, un autre camionneur originaire de la Tanzanie, il faudrait faire beaucoup plus. Il travaille depuis 15 ans en RDC : « La police ne nous embête plus, ce sont plutôt les brigands. Hier par exemple, j’ai été attaqué par un jet de pierres. Qu’on installe des postes fixes de police à certains endroits et qu’on supprime les petites barrières. »

Pour, Joseph Kabika, secrétaire de l’association des camionneurs de la SADC les différentes mesures mises en place ont permis d’améliorer la sécurité des camionneurs : « Il y avait beaucoup de barrières sur la route, le ministre provincial de l’Intérieur a tout supprimé. Aussi, il n’est plus question d’escorter un camion si on ne détient pas un document officiel. »

Reste à savoir si les nouvelles patrouilles seront suffisamment efficaces. Sur cette route de 200 km entre Kasumbalesa et Likasi, six voitures de police ont été déployées.