Reportage Afrique

Soudan du Sud: la réalisatrice Akuol de Mabior présente son film «No simple way home»

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Après avoir fait le tour du monde et des festivals de cinéma avec son film documentaire No simple way home, la réalisatrice sud-soudanaise Akuol de Mabior est finalement venue le présenter à Juba, vendredi 25 novembre. Dans son film, la cinéaste explore son expérience, ses questionnements et ses difficultés à rentrer au pays après avoir vécu principalement à l’étranger. Le film est aussi un portrait de sa mère, Rebecca Nyandeng, devenue veuve en 2005, est aujourd’hui l’une des vice-présidentes du pays. C'est elle qui a inauguré la projection. 

Akuol de Mabior, fille de John Garang considéré comme le père fondateur du Soudan du Sud devenu indépendant en 2011, après la projection de son film «No Simple Way Home», à Juba, le 25 novembre 2022. Elle se réjouit de montrer son travail au public de Juba, même si elle a déjà eu l’occasion de le montrer aux Sud-Soudanais de la diaspora.
Akuol de Mabior, fille de John Garang considéré comme le père fondateur du Soudan du Sud devenu indépendant en 2011, après la projection de son film «No Simple Way Home», à Juba, le 25 novembre 2022. Elle se réjouit de montrer son travail au public de Juba, même si elle a déjà eu l’occasion de le montrer aux Sud-Soudanais de la diaspora. © Florence Miettaux / RFI
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De notre correspondante à Juba,

Les premiers spectateurs arrivent. On fait les derniers réglages. Akuol de Mabior se réjouit de montrer son travail au public de Juba, même si elle a déjà eu l’occasion de le montrer aux Sud-Soudanais de la diaspora.

« Nous avons une forte identité sud-soudanaise, même si certains d’entre nous ne sont pas nés ou n’ont pas grandi ici. Les Sud-Soudanais de la diaspora se posent les mêmes questions que celles que je pose dans le film, ils peuvent ainsi voir comment ça se passe au Soudan du Sud pour ceux qui veulent rentrer au pays. »

La vice-présidente Rebecca Nyandeng, qui est au centre du documentaire, s'est souvenue du jour où elle a perdu son mari, John Garang : « C’était comme si le soleil avait disparu. Tout est devenu sombre. Mais ce que je n’ai pas perdu de vue, c’est d’œuvrer pour que le Soudan du Sud soit libre. »

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Expérience partagée

Beaucoup de Sud-Soudanais vivant à Juba partagent cette expérience du retour, Rachel Abuk, une militante pour les droits des femmes, s’est reconnue dans les questionnements du film : « J’ai personnellement grandi au Kenya et revenir au pays a été un énorme choc culturel, avec toute la souffrance qu’il y a ici. Mais ce que l’on essaie de faire, c’est de rendre le pays meilleur. On ne peut pas rester là à pleurer. On essaie de changer les choses à notre niveau. »

Mary Kadi, spécialiste en communication, a, elle aussi, été conquise : « Le film parle de l’économie, des catastrophes naturelles que nous traversons, de la lutte des gens pour gagner leur vie, de la vision que nous avions et que nous essayons d’atteindre. Je suis contente, car cela prépare le terrain pour beaucoup de réalisateurs sud-soudanais qui veulent faire des projets similaires. »

Encouragés par cette première projection sud-soudanaise, Akuol de Mabior et son équipe prévoient de faire circuler le film dans le reste du pays.

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