Au Rwanda, la prise en charge du cancer du col de l'utérus s'accélère
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Dépistages, nouveaux traitements dès l’apparition de lésions précancéreuses, vaccination à grande échelle contre le papillomavirus à l’origine de la maladie... Tandis que plus de 300 000 femmes dans le monde en meurent chaque année, la lutte contre le cancer du col de l’utérus est devenue une priorité au Rwanda. Objectif : prévenir au mieux l'apparition du cancer, évitable dans la majorité des cas par un dépistage régulier.
Dans la salle de consultation du centre de santé du quartier de Remera, une infirmière explique à Judith Uzayisenga comment utiliser elle-même un autotest pour le papillomavirus, responsable du cancer du col de l’utérus.
« C’est la première fois que je me fais tester par rapport à cette maladie. Je ne savais même pas qu’il existait un test. Une fois arrivée ici, ils m’ont appris à faire l’auto-prélèvement. J’ai compris à quel point c’était important pour ma santé car on connaît l’apparence extérieure de notre corps, mais on ne connaît pas celle de l’intérieur. »
Des autotests sont délivrés aux patientes depuis plusieurs années pour encourager un dépistage rapide. Une solution pour combattre le cancer le plus fréquent pour les femmes dans le pays et responsable de 940 morts au niveau national en 2019.
« Il est important pour toutes les femmes de savoir ce qu’est le cancer du col de l’utérus, comment s’en protéger et surtout comment se faire diagnostiquer tôt, insiste Christine Musabyeyezu, infirmière au centre de santé de Remera. Elles doivent aussi savoir l’importance de vacciner leurs enfants. Ici, on leur apprend que même une personne malade peut être soignée. »
Accélérer et faciliter le traitement contre le papillomavirus
Dans la salle de consultation, l’infirmière garde à proximité un appareil portable d’ablation thermale, nouvel outil destiné à faciliter le traitement des lésions précancéreuses. Objectif de l’appareil : réduire le temps de traitement pour un moindre coût, afin de le rendre plus accessible et facile à utiliser pour le personnel soignant.
« Le cancer du col de l’utérus est particulièrement insupportable puisqu’on sait le prévenir, on sait le traiter. 90% des femmes qui meurent de ce cancer vivent dans un pays à bas revenus parce qu’elles n’ont pas été dépistées à temps, parce qu’elles n’ont pas été traitées à temps, alerte Marisol Touraine, présidente d’Unitaid, l’agence de santé mondiale responsable du programme. Dans un pays comme le Rwanda, qui en a fait une priorité, 90% des jeunes filles maintenant sont vaccinées. On peut donc espérer qu’il y ait beaucoup moins de cas. Malheureusement, nous n’en sommes pas encore là parce que les femmes qui ont 30 ou 40 ans n’ont pas été vaccinées. »
Le Rwanda a lancé depuis 2011 une campagne nationale de vaccination contre le papillomavirus pour toutes les adolescentes, atteignant plus de 1,15 million de jeunes filles entre 2011 et 2018.
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