Reportage Afrique

Dans l'Est du Cameroun, les jeunes filles des mines d'or [2/2]

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À l'Est du Cameroun, plusieurs jeunes filles issues de familles démunies travaillent dans des mines d'or, pour subvenir à leurs besoins. Elles sont souvent mineures et exposées aux viols et aux mariages précoces. Reportage à Betare Oya, à plus de 500 km de Yaoundé.

Sur cette photo prise le 4 avril 2018, des chercheurs d'or creusent sur un site minier dans la ville camerounaise de Betare Oya.
Sur cette photo prise le 4 avril 2018, des chercheurs d'or creusent sur un site minier dans la ville camerounaise de Betare Oya. AFP - REINNIER KAZE
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De notre envoyé spécial à Betare Oya,

Assise à côté d’une jeune mère et de son bébé en pleurs, cette jeune fille que nous appellerons Armelle, âgée de 13 ans, frappe la roche de toutes ses forces, gênée par la lumière du soleil qui transperce sa tente. Armelle a rejoint cette mine il y a un an après avoir quitté l'école, elle vient d'une famille démunie comme les dizaines de jeunes présents sur ce site. Car sur les chantiers d'or, les femmes et les jeunes filles s'occupent souvent du lavage. « On met le sable dans le mercure, on rince et on prend l'or dedans », détaille l'une d'elles.

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Des jeunes filles exposées aux maladies et aux abus

Elles passent la journée les pieds trempés dans les mares d'eau boueuse, polluées au mercure, pour nourrir leurs familles. Malheureusement, il arrive souvent qu'elles rentrent bredouilles, mais ce n'est pas là leur seul malheur. Selon Amina Suzanne, responsable d'une ONG qui traite de cette question, ces jeunes filles sont également exposées aux maladies et aux abus de tout genre : « Dans les chantiers, il ne se passe pas seulement le lavage ou bien le creusage, il se passe aussi plein d'autres choses comme le viol ou encore le mariage précoce. »

« C'est même une réalité, puisque nous avons trouvé des jeunes filles avec les enfants, il y en a qui sont enceintes également, confirme Olivier Munde, chef du centre social de Betare Oya. C'est un combat de titans que nous menons dans l'arrondissement de Betare Oya. Je pense qu'il est du mandat du ministère des Affaires sociales de faire la promotion des droits de l'enfant et de lutter contre les violences faites aux femmes et autres ; parce que beaucoup de filles se retrouvent sur ce chantier. »

Même s'il n'existe pas de statistiques spécifiques quant à la présence des jeunes filles sur les chantiers miniers. Au Cameroun, il est interdit aux jeunes de moins 18 ans de travailler sur les sites miniers. 

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