Reportage Afrique

La prise en charge médicale des enfants malnutris en Centrafrique [1/2]

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En Centrafrique, la crise humanitaire continue de s’exacerber, comme l’a relevé l’ONU, selon qui plus de la moitié de la population du pays aura besoin d’aide cette année. Parmi les conséquences prévisibles, la malnutrition infantile. À Bangui, au centre hospitalier universitaire pédiatrique, une unité nutritionnelle thérapeutique soutenue par Action contre la faim prend en charge les enfants atteints de malnutrition aigüe sévère avec complications, c'est-à-dire en danger de mort. 

Dans la salle d'attente de l'unité nutritionnelle thérapeutique soutenue par Action contre la faim prend en charge les enfants atteints de malnutrition aigüe sévère, le 20 mars 2023 à Bangui en Centrafrique.
Dans la salle d'attente de l'unité nutritionnelle thérapeutique soutenue par Action contre la faim prend en charge les enfants atteints de malnutrition aigüe sévère, le 20 mars 2023 à Bangui en Centrafrique. © François Mazet / RFI
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De notre correspondant à Bangui, 

Sur un des lits du service d’urgence du CHUPB, une petite fille de 14 mois tâche de dormir malgré sa sonde nasale et son cathéter, sous le regard de sa maman et sous la surveillance du Dr Jean-Pierre Muhimana : « C’est un enfant qui est venu de Maka avait des diarrhées et des vomissements et on l’a mis sous oxygène. On procède au « remplissage » pour corriger la déshydratation. Si l’enfant avait été pris en charge correctement à la maison, cet enfant devait peser au moins 8,2 kilos ».

Dans le lit voisin, la petite Karine s’agite… sa maman est venue en urgence quand elle s’est retrouvée dans un état critique : « Je suis venue en raison des diarrhées et des vomissements de mon enfant. Après la prise en charge médicale, ça s’est stabilisé. Ma fille se porte mieux maintenant. On en est là parce que je n’ai pas de moyens, pas d’emploi ».

En saison sèche, l’UNT n’affiche pas complet. C’est à partir du mois de mars que les 80 lits se remplissent de jeunes patients atteints de complications comme le paludisme, la tuberculose ou le sida.

Une fois l’urgence médicale passée, une prise en charge psychologique des enfants et des parents est prévue par l’équipe du Dr Jean-Richard Youkou. « Il y a la salle de jeux pour ressouder les liens. Force est de constater que certains parents ne jouent pas avec leurs enfants et cela créée une division. Ça peut entrainer l’enfant vers la dépression. Cela nous permet de voir également la tonicité de l’enfant et éventuellement identifier un retard psychomoteur ».

70 000 enfants de moins de 5 ans menacés de malnutrition sévère

La petite Esther va mieux, elle va être bientôt déchargée. Vanessa, sa maman, est venue écouter les conseils de l’équipe : « Mon enfant ne veut pas manger depuis toute petite. Ça l’a mis dans cet état de malnutrition. Heureusement, avec le traitement, elle reprend du poids. On m’a expliqué le protocole : du lait thérapeutique et de l’eau seulement pour le moment. Et puis on verra par la suite, je serai à l’écoute de ce que diront les médecins. J’ai reçu de bons conseils et je vais essayer de corriger mes erreurs pour qu’elle soit en meilleure santé ».

Pour l’équipe du CHUPB, la priorité est désormais de structurer le soutien psycho-social, afin d'améliorer le suivi du protocole médical par les familles, et de limiter les hospitalisations répétées dans des états graves. 

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