Reportage Afrique

Rwanda: dans le district de Rubavu, la vie des déplacés, plus d'un mois après les inondations

Publié le :

Au début du mois de mai, des pluies torrentielles ont provoqué inondations et glissements de terrain dans plusieurs provinces du Rwanda. Des intempéries mortelles, avec 135 décès enregistrés et plusieurs milliers de déplacés climatiques. Un mois et demi plus tard, reportage dans le district de Rubavu, à l'extrême ouest du pays, frontalier avec la RDC, l'un des districts les plus touchés par les inondations.

Des déplacés dans un camp du district de Rubavu, le 12 mai 2023.
Des déplacés dans un camp du district de Rubavu, le 12 mai 2023. AFP - MARIAM KONE
Publicité

De notre envoyée spéciale à Rubavu,

Dans la nuit du 2 au 3 mai dernier, Angelique Mukashima a été réveillée par la montée des eaux, qui ont envahi sa maison en quelques minutes. « J’ai dit à mon mari qu’on était attaqué par le Sebeya. En arrivant au salon, l’eau m’arrivait au cou. On a dû passer par la fenêtre, et la maison s'est détruite quand on est sorti », raconte Angelique Mukashima.

Toutes les affaires de la jeune mère ont été détruites. Après quelques semaines dans un camp temporaire, la famille a trouvé, grâce à une aide financière pour les déplacés, une nouvelle maison, en hauteur, protégées de la rivière Sebeya, pour recommencer une nouvelle vie. « Avant les inondations, je n’avais pas de travail régulier. Maintenant, je vais continuer de chercher du travail, surtout que ma nouvelle maison est au bord de la route. Alors, je vais continuer et chercher du travail », poursuit-elle.

► À lire aussi : Inondations au Rwanda: les infrastructures durement impactées

Des logements qu'il reste à évacuer

Dans le district de Rubavu, plus de 1 500 maisons ont été endommagées par les inondations. D’autres habitations en zones à risque, trop proches de la dangereuse rivière Sebeya, doivent encore être évacuées. C’est le cas dans le secteur de Nyundo, de la maison de Donatille Mukankusi, à quelques mètres à peine du cours d’eau.

« Là où il y a une croix, on ne va plus pouvoir y habiter, même si nous n’avons pas encore trouvé le moyen de partir. Le problème que nous avons, nous qui habitons ici, si on quitte nos activités, elles vont revenir à qui ? Nous sommes là, nous attendons la réponse qu’on va nous donner », se demande Donatille Mukankusi.

► À écouter aussi : Rwanda: à Rubavu, les cultures de thé impactées par les inondations

Près de 6 000 maisons détruites au Rwanda

Dans son quartier, la grande majorité des maisons sont désormais marquées d’une croix rouge, et les habitants attendent de savoir où ils seront relogés. À la fermeture des camps de déplacés, début juin, les autorités avaient annoncé à la presse locale avoir identifié trois sites dans le district où seront construites de nouvelles résidences pour les personnes affectées par les inondations.

« Si c’est vraiment nécessaire de quitter cet endroit à cause des catastrophes, il vaut mieux ça que de mourir ici, et dans ce cas, nous pouvons partir. Mais si l'on peut aménager la rivière, pour qu’il n’y ait plus de risque pour la population, ce serait mieux, on pourrait rester », espère Donatille Mukankusi.

Au total, dans tout le pays, presque 6000 maisons ont été détruites, en particulier dans les provinces de l’ouest, du nord et du sud du pays.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes