Reportage Afrique

Centrafrique: le CICR au secours des groupements agricoles de la Nana-Mambéré

Publié le :

En Centrafrique, la situation de la sécurité alimentaire demeure inquiétante à la suite des violences armées. Le calendrier agricole est sévèrement perturbé ces cinq dernières années dans plusieurs préfectures. Ce qui ne favorise pas un meilleur rendement. Pour y faire face, le CICR vole au secours des groupements agricoles de la Nana-Mambéré, préfecture située dans l'ouest du pays, pour la multiplication des semences dans l'optique d'en avoir de bonnes qualités et favoriser une meilleure production pour lutter contre l'insécurité alimentaire.

De l'arachide récoltée dans un groupement agricole, en Centrafrique.
De l'arachide récoltée dans un groupement agricole, en Centrafrique. © Rolf Steve Domia-leu / RFI
Publicité

De notre correspondant à Bangui,

Sous un ciel nuageux, la pluie se fait menaçante dans l'immense forêt du village Kpockté à 15 km dans l’est. Dans le sillage des pistes qui serpentent, on peut voir 12 hectares de terre irrigués. À perte de vue, des plantations de manioc.

Chapeau de paille sur la tête, combinaison bleue, Albert Adamou, superviseur du groupement « Tabita » et ses membres nettoient les champs de manioc avec des machettes et des houes. « Ce sont des boutures qui totalisent seulement un an, mais comme vous voyez, elles dépassent déjà deux mètres », explique Albert Adamou. « Le manioc a beaucoup d’avantages. On peut obtenir des tubercules, faire des couscous de maniocs, des beignets et on peut même cuire les tubercules et on les mange directement. »

« Le champ, c'est ma vie »

En voiture, nous prenons la direction du village Zegonta à l'ouest. Un peu plus loin, au milieu des hautes herbes et sur des terrains accidentés, s'étendent sept hectares d’arachides, six hectares de maïs et cinq hectares de manioc. Ces plantations qui produiront des semences sont celles du groupement « Yong né her ».

Deka Alice, 60 ans, est très motivée : « Tous les jours, je travaille ici. Le champ, c’est ma vie », assure-t-elle. « Dans notre groupement, on produit des variétés de maniocs, de maïs et d’arachide. Nous sommes déterminés de relever ce défi parce que notre pays a beaucoup souffert de l’insécurité alimentaire. »

Des formations dispensées pour une meilleure production

Tous les groupements ont bénéficié en amont d'une formation sur les techniques d'agriculture avant le semis. Pacifique Habonimana, du CICR, présente les statistiques de production annuelle.

« Sur une superficie de 14 hectares seulement, on a pu produire jusqu'à 12 000 kilos de semences de maïs, 4 000 kilos de semences d'arachide. Tout cela a permis d'avoir auprès de ces groupements des revenus avoisinants les 17 millions [de francs CFA]. C'est vraiment très important pour ces communautés qui essaient d'avoir une activité génératrice de revenus tout en restant dans leur terroir pour produire des bonnes choses pour la population. »

Après la récolte, le CICR va racheter ces semences pour les distribuer aux cultivateurs de la Nana-Mambéré et ceux des autres régions du pays.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes