Reportage Afrique

RDC: le pagne, toute une histoire

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Les pagnes en RDC, c’est toute une histoire. C’est souvent l’histoire, voire la tradition de tout un peuple que ces étoffes racontent à travers leurs différents motifs. Quelques femmes africaines nous racontent. 

Un magasin de pagnes aux motifs différents.
Un magasin de pagnes aux motifs différents. © Getty Images/John Images
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De notre correspondant à Kinshasa,

Elle a été l’une des figures les plus marquantes du régime du président Mobutu Sese Seko. Vice-présidente du comité central du Mouvement populaire de la révolution, le parti unique, Catherine Nzuzi wa Mbombo, a aujourd’hui 77 ans. Pour elle, le pagne, c'est, depuis la nuit des temps, une mode propre à la femme congolaise. « Le pagne, c'est notre accoutrement. C'est notre façon de nous habiller. Depuis l'indépendance, c'est une tradition », souligne-t-elle.

Madame Catherine Nzuzi wa Mbombo rappelle qu’il y a des pagnes frappés à l’effigie des personnalités qui ont marqué l’histoire du pays. « Lorsqu'on voulait faire plaisir au président de la République dans le cadre de la propagande, on faisait les tissus avec son effigie pour distribuer aux militants, pendant les grandes manifestations », se souvient-elle. « On pouvait les porter, et cela faisait plaisir. Le pagne du maréchal, j'ai mes propres pagnes. J'en porte toujours de temps en temps quand j'ai envie de penser à eux, de penser à lui, je porte le pagne à son effigie. »

Des pagnes pour connaître l'histoire

Blandine Kasongo appartient à une autre génération. Elle travaille pour le mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba et, pour elle, le pagne, c’est aussi une manière de faire connaître l’histoire à la population.

« En voyant une maman porter un pagne avec cette effigie, ça pourrait d'emblée être une curiosité pour d'autres femmes. Elles pourraient se poser la question “c'est qui sur le pagne ?” Cela donnerait peut-être cette envie-là d'expliquer “celui-ci c'est le roi belge, celui-là c'est Lumumba”, etc. », estime Blandine Kasongo.

Mais qu’en est-il des pagnes à l’effigie des personnalités étrangères que l’on trouve au Congo ? Catherine Nzuzi wa Mbombo a sa petite idée : « Le roi Baudoin est parti depuis longtemps. Et puis je ne suis pas Belge pour pouvoir continuer à porter le pagne avec l'effigie d'un Belge », dit-elle.

Autres générations, autres vêtements

Ancienne hôtesse de l’air, Vichy Ngalula évoque d’autres souvenirs. Le pagne a, selon elle, permis de faire avancer certains sujets de société. « J'étais encore trop jeune à l'époque. Les choses changent. Ça, c'était l'époque de nos mamans. »

C’est ainsi que la robe courte, le cycliste, la mini-jupe et le pantalon, qui avaient été interdits sous le régime de Mobutu, ont pu faire leur retour au Congo.

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