Bâtiments en chantier et collection en cours de numérisation… Le Musée National de Guinée fait peau neuve. Dans son histoire, il n’a jamais connu de modernisation aussi rapide. Les autorités de transition ont décidé de refonder cette institution installée à la pointe de la péninsule de Conakry depuis la fin des années 1970, pour qu’elle redevienne un haut lieu de la culture guinéenne.

De notre correspondant à Conakry,
Les parpaings sont montés au rythme des chansons populaires. Hamza Kaba salue les ouvriers, il est le directeur du Musée National de Guinée. À son arrivée, il a découvert un site en décrépitude. « Comme vous le voyez, nous sommes en chantier, nous avons voulu retaper la salle d'exposition. Quand on a enlevé la toiture le 22 octobre 2022, tout le bâtiment s'est écroulé », explique-t-il.
Alors, il a fallu repartir de zéro et les autorités ont vu les choses en grand. 800 mètres carrés pour la future salle d'exposition qui doit être inaugurée en janvier. C'est le triple de la surface de l'ancien édifice. L'aménagement global du musée a coûté un peu plus d'un million d'euros. « Le Musée National de Guinée connaît aujourd'hui une nouvelle ère, pas seulement vis-à-vis des travaux ou des rénovations. Nous sommes en train de faire la numérisation », précise Hamza Kaba.
Des œuvres exposées dans un musée virtuel
Grâce à la numérisation, des œuvres seront d'ici à un an et demi exposées sur Internet dans un musée virtuel. Une entreprise française, Archéovision, a été choisie pour commencer le travail, qui sera poursuivi par les cadres guinéens du ministère de la Culture. Mikaël Rouca est venu transmettre les techniques de numérisation 2D et 3D. « Il y a deux volets pour la numérisation, il y a une partie que l'on va dire "muséale", dans le but de valoriser des objets pour aller présenter éventuellement sur Internet. Et il y a une partie technique qui va permettre à d'éventuels scientifiques de pouvoir étudier l'objet sans forcément les déplacer pour la sécurité de l'objet, etc », indique-t-il.
Les objets sont photographiés sous toutes les coutures. Le ministre de la Culture, Alpha Soumah, suit de près les opérations. « Cette phase de numérisation est une phase importante parce que ça nous permet d'abord de mettre côte à côte les biens que nous avons ici en Guinée et puis dans d'autres pays. Une fois que tout cela est numérisé sur un portail virtuel, on peut voir tout de suite notre richesse culturelle. »
Des œuvres guinéennes se trouvent aujourd'hui dans des musées étrangers, en France notamment. L'objectif pour Conakry est de favoriser leur restitution.
« Il y a des préalables pour récupérer un bien qui a séjourné des années ailleurs, il faut déjà sécuriser là où on le reçoit. La première étape, c'est déjà de réhabiliter ce musée, de faire l'extension pour un musée plus grand et un autre projet de musée est prévu [dans le quartier de] Koloma, à 15 km d'ici, où l'on va faire un musée des civilisations », annonce Alpha Soumah.
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