Reportage Afrique

Diasporas africaines à Dubaï [1/3]: Julie, en quête «d’une meilleure vie»

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À l’approche de la COP 28 qui se tient du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï, RFI vous propose d’aller à la rencontre des diasporas africaines installées dans la capitale économique des Émirats arabes unis. Des petites mains aux cadres supérieurs en passant par les entrepreneurs, les Africains sont de plus en plus nombreux à vivre dans l’émirat. Aujourd’hui, le premier épisode de notre série de portraits : Julie, en quête « d’une meilleure vie ».

Vue d'hélicoptère de Dubaï, Émirats arabes unis. (Image d'illustration)
Vue d'hélicoptère de Dubaï, Émirats arabes unis. (Image d'illustration) © Tim Reckmann / Wikimedia Commons
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C’est lors de son seul jour de congé de la semaine que nous retrouvons Julie. Debout, les bras croisés, elle nous attend le long d’une route dans un quartier populaire de Dubaï.

Julie est originaire de Kampala, la capitale ougandaise. Elle a 41 ans et explique les raisons de son départ : « Avant de quitter l’Ouganda, j’avais une petite pharmacie. Mais l’argent que je gagnais avec ce business, ce n’était pas assez pour subvenir aux besoins de membres de ma famille et éduquer mes bébés... »

Des agences qui facilitent le départ

Face à cette situation, Julie a donc souhaité partir. Elle ne voulait pas que ses « bébés », comme elle le répète, aujourd’hui âgés de 15 et 17 ans, aient la même enfance que la sienne. Elle en a donc parlé à ses parents qui ont accepté sans avoir trop le choix. Dubaï s'est vite imposé comme la destination idéale : ni trop loin, ni trop cher. Et puis, après tout, environ 100 000 autres Ougandais vivent déjà ici, s'est-elle dit : « Je suis venue ici avec une agence. Le visa m’a été fourni, je n’ai pas eu à payer. Le billet d’avion aussi, je ne l’ai pas payé, car j’avais trouvé un employeur. Je travaillais comme nounou et je gagnais environ 250 euros par mois. Mais après deux ans, j’ai dû arrêter. Depuis, je travaille comme serveuse dans un café. Ma situation financière est meilleure maintenant. Parce que je gagne un peu moins de 800 euros. Tous les mois, je dépense environ 350 euros : avec le transport, le logement et l’alimentation. »

Un « sacrifice » pour une « meilleure éducation »

Depuis six ans dans cet émirat, ses dépenses se limitent au strict nécessaire. Tous les mois, Julie arrive à mettre de côté un peu moins de 400 euros. De l’argent qu’elle envoie systématiquement au pays pour sa famille : « Ils savent la situation par laquelle je passe. Maintenant, mes bébés sont avec ma mère. Mais la bonne chose, c’est que je peux me permettre de les mettre dans une bonne école. Je paye les frais de scolarité à temps. Je fais un sacrifice en travaillant pour eux, mais ils auront une meilleure éducation et ils pourront trouver un bon travail plutôt que de devoir venir ici. »

En attendant, Julie rejoint quatre autres de ses compatriotes dans la petite chambre qu’elles occupent ensemble. C’est là que ces petites mains du pays passent la majeure partie de leur temps libre.

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