Reportage Afrique

Harar, ville sacrée de l'islam en Éthiopie

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Considérée comme la quatrième ville sacrée de l’islam, après La Mecque, Médina et Jérusalem, Harar est située dans la partie orientale de l’Éthiopie. D’abord fermée au monde extérieur jusqu’à son intégration à l’Éthiopie en 1887, elle devient ensuite un comptoir marchand, ouvert sur le monde, mélangeant les cultures. Mais elle a su garder ses traditions religieuses qui font l’identité singulière de ses habitants, les Hararis. Immersion en plein ramadan dans l’unique ville sainte musulmane d’Afrique.

Une vue de la mosquée Al-jami à Harar, le 4 mai 2023 (image d'illustration).
Une vue de la mosquée Al-jami à Harar, le 4 mai 2023 (image d'illustration). Corbis via Getty Images - Eric Lafforgue/Art in All of Us
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De notre correspondante à Addis-Abeba,

Dans les ruelles du centre historique d’Harar, résonne la prière Zikri. Les habitants se retrouvent au petit matin pour chanter pendant des heures. Les croyants dansent au son du tambour dans une ambiance de ferveur religieuse. Une tradition millénaire explique Kimiyat Abdujebar, une habitante d’Harar : « Cet événement s’appelle Badr. Nous célébrons le jour où le prophète Mahomet a gagné la bataille de Badr. »

« Beaucoup de gens différents viennent des alentours pour participer à la prière Zikri. Nous attendons encore beaucoup de monde. La prière dure jusqu’à midi, que nous célébrons ici et autour du temple Abadir », précise Adil Selahadin, un autre habitant d’Harar.

La plus sainte 

Les textes sacrés en langue harari ont été écrits sur des manuscrits conservés précieusement dans le musée de la ville. La calligraphie arabe à l’encre noire et rouge recouvre des pages jaunies, ornées de dessins, fourmillant parfois d’annotation. Coran et prières sont restaurés par Elias dans son atelier : « Ces chansons ont 500 ans. Quand le manuscrit est arrivé dans le musée, il était en plusieurs pièces séparées. Il a d’abord été nettoyé et digitalisé avant d’arriver dans cet atelier. Je l’ai recollé ». Elias ajoute ensuite une couverture en cuir, puis imprime dessus des sceaux ornementaux, à la façon harari : « Ici le plus vieux manuscrit a 1 000 ans, près de 1 400 ont été collectés auprès des habitants. »

La plus touristique

Un patrimoine religieux et populaire qui fait de Harar une destination touristique prisée. Pour en faire sa première source de revenus, la ville s’est lancée dans une vaste rénovation qui doit se terminer avant les festivités de la fin du ramadan indique le directeur des musées de Harar, Abdunasir Abdulahi  : « La première étape a été de nettoyer les rues des saletés et de refaire les routes. Puis de faire la peinture avec beaucoup de couleurs différentes pour attirer les enfants et la troisième étape et de reconstruire les murs qui ont été détruits, ce que l’on fait en ce moment. »

Plus de 10 000 personnes sont attendues pour l’Aïd. Marqué par trois jours de cérémonies et de performances, ce festival a été inscrit au patrimoine immatériel culturel de l’humanité par l’Unesco en octobre dernier.

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