Reportage Afrique

Au Cap-Vert, les archéologues africains se forment pour diriger les recherches sous-marines du continent [2/3]

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L'archéologie sous-marine, une pratique encore nouvelle se développe depuis près de dix ans Afrique. L'Unesco organise régulièrement des programmes de formation et la discipline commence à être intégrée dans certaines universités. Rencontre avec une équipe de jeunes formés dans le cadre d’un « chantier-école » au Cap Vert.

Un groupe de jeunes étudiants en formation d'archéologie sous-marine organisée par l'Unesco à Praia, au Cap-Vert.
Un groupe de jeunes étudiants en formation d'archéologie sous-marine organisée par l'Unesco à Praia, au Cap-Vert. © théa ollivier/RFI
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De notre envoyée spéciale à Praia,

Avec son matériel rangé dans un petit filet, Jentrix Chochy Sakwa, jeune anthropologue kényane, plonge à plus de quinze mètres de profondeur au niveau d’une épave qui daterait du 16e siècle. C’est la deuxième fois qu’elle participe à une formation de l’Unesco : « La première chose que nous avons faite, c’est d’analyser le site car nous devions en faire un croquis. Après cela, nous avons installé une ligne de fond pour que la prochaine équipe comprenne le site et puisse faire la photogrammétrie ».

À bord du bateau, l’archéologue portugais José Bettencourt donne des conseils aux prochains plongeurs sur sa technique de photogrammétrie, qui consiste à prendre des images des fonds marins grâce à trois appareils photos alignés sur une barre des données qui seront ensuite traitées par un logiciel pour faire une représentation 3D de l’épave. Pour ce professeur, transmettre son expérience aux jeunes Africains est une nécessité. « Jusqu’à maintenant, la plupart des recherches effectuées en Afrique étaient faites par des équipes américaines ou européennes avec une faible participation des archéologues africains. Je pense qu’ils doivent prendre en main l’archéologie et les programmes parce qu’ils ont probablement des manières différentes d’aborder la signification de ces sites. »

Développer les compétences 

Une fois sortis de l’eau, les 15 jeunes en formation se rendent au musée d’archéologie de Praia. Ici, José Bettencourt analyse les images prises la veille par Pierre-Antoine Sambou, archéologue sénégalais : « Dans l’ensemble, les images sont bonnes, il y a juste quelques détails à régler et je suis motivé.  À l’université, il n’y a pas ce genre de formation et de temps en temps, on a besoin de participer à ces cessions. »

Le Cap-Vert a été choisi pour organiser le premier chantier-école en Afrique de l’Ouest, indique Moussa Wele, du bureau régional de l’Unesco à Dakar : « Nous en avons profité pour inviter d’autres jeunes de la région qui veulent protéger ce patrimoine. Ces jeunes ont déjà participé à des programmes de formations organisés par l’Unesco dans le but notamment de renforcer l’équipe locale. »

Sur le long terme, la priorité de l’Unesco est d’accompagner les pays africains à intégrer l’archéologie sous-marine dans les programmes universitaires.

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