Au Maroc, un centre pour les orphelins du séisme a ouvert un an après la catastrophe
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Il y a un an, le Maroc était secoué par l'un des séismes les plus meurtriers de son histoire. La catastrophe a fait près de 3 000 morts et endeuillé des centaines de villages du Haut Atlas, laissant derrière elle de nombreux orphelins. Des enfants dont l'avenir était soudain devenu incertain. Une association a décidé de tout faire pour qu'ils puissent mener une vie normale. À 50 kilomètres au sud de Marrakech, elle a créé un centre. Les orphelins du séisme y sont encadrés par des éducateurs spécialisés. Le concept de ce lieu : les enfants doivent s'y sentir comme à la maison.

De notre correspondant au Maroc,
C'est un endroit qui ressemble à un village berbère, avec ses petites maisons ocre au pied des montagnes de l'Atlas. Accompagnés de Touraya Jaïdi Bouabid, présidente de l’Association marocaine d’aide aux enfants en situation précaire, nous passons devant la salle de musique où des jeunes filles improvisent une chorale : « Aujourd'hui, nous sommes à Amizmiz, au Maroc, dans un douar qu'on a prénommé "Douar Shems'y", ce qui veut dire "Village Shems'y". Un lieu pour que les enfants victimes du séisme du 8 septembre 2023 puissent converger et vivre en paix et en sérénité et en toute sécurité. »
L'idée de douar Shems’y lui est venue au lendemain du séisme. « C'était juste évident, pour nous, de réagir au plus vite et de mettre en place ce douar, explique-t-elle. Sans les autorités locales, cela n'aurait pas pu être possible parce qu'ils nous ont aidés rapidement pour démarrer les travaux. Tout le monde s'est mobilisé. »
C'est l’État qui a mis à disposition le terrain. De généreux mécènes ont apporté les financements : plus de 3 millions d’euros. Après seulement huit mois de travaux, le centre de deux hectares a été inauguré il y a quelques semaines. « Le challenge, c'est qu'on voudrait former l'élite du Maroc », espère-t-elle.
« Le sport, ça les calme »
Ils sont 64 orphelins, de 3 à 18 ans. Tout a été pensé ici pour limiter le sentiment de déracinement. Les éducateurs et éducatrices viennent de la région, parlent le tachelhit, la langue berbère locale. Youssef Serbib, 32 ans, est l’un d'entre eux. Cet après-midi, il supervise un moment dédié à la lecture. « Il y a des enfants qui sont restés bloqués sous les décombres, à attendre les secours, raconte-t-il. Il y en a même un qui était avec sa maman décédée… Les enfants ressassent, ils font des cauchemars, crient pendant leur sommeil. »
Ces séquelles psychologiques du séisme, Youssef tente de les soigner. « Il y a des enfants qui souffrent d’hyperactivité avec lesquels je pratique le sport, selon lui. Le sport, ça les calme, ça réduit leur agressivité. »
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