Les Rencontres cinématographiques de Béjaia, le seul festival indépendant de cinéma en Algérie
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A Béjaia, à 250 km à l'est d'Alger, les Rencontres cinématographiques, annuellement organisées en début d'automne, ont rassemblé des dizaines de cinéastes, producteurs et comédiens. 35 films ont été programmés par une association locale qui organise le seul festival indépendant de cinéma en Algérie.
De notre envoyé spécial à Béjaia,
Les artistes franco-algériens Amazigh Kateb et Camélia Jordana ont animé l'ouverture des 19e Rencontres cinématographiques de Béjaia (RCB), un festival indépendant organisé par l'association Project'heurts.
Hakim Abdelfettah, directeur artistique de ces Rencontres, évoque des projections en avant-première. « Le film Ce n'est rien, de Merzak Allouache. Taghezout Ghezali présentera Des hommes libres, projeté en présence de Kateb Amazigh, protagoniste du film. Le film parle de l'illustre écrivain Kateb Yacine. Il y aura aussi le film La Promesse d'Imane, de Nadia Zouaoui qui nous vient du Canada... », se réjouit le directeur artistique.
Le rappeur Fianso s'implique dans la création cinématographique en Algérie
Cette année, le rappeur franco-algérien Fianso, ou Sofiane Zermani, a créé une bourse pour financer un projet d'écriture d'un scénario. « Il avait pendant très longtemps ce laboratoire de création et d'accompagnement de jeunes artistes, notamment de scénaristes, de réalisateurs sur des premiers projets, explique-t-il. J'ai demandé humblement comment on pouvait mettre notre pierre à cet édifice-là. On s'est mis d'accord sur un accompagnement, il y a un côté un peu pseudo-financier, mais c'est beaucoup plus en termes de partenaires que de financement autour de potentiels accompagnements sur des premiers projets de jeunes scénaristes. »
Des débats et un public curieux
Un débat sur les créateurs de contenus sur internet et la critique cinématographique a été organisé, modéré par Aissam Nacereddine, membre de l'association Project'heurts. « On a l'aspect classique du métier de critique de cinéma qui obéit à un certain mode de fonctionnement, un certain nombre de codes et de règles. Depuis l'émergence des plates-formes digitales, il y a beaucoup de jeunes et beaucoup de gens qui vont vers ce média et créent un contenu. » Ce constat amène une réflexion, comme il l'explique : « On s'est dit à un moment donné, est-ce qu'il n'y a pas un gap, il n'y a pas un écart entre ce qui est fait en termes plus académiques et ce qui est fait en termes de création de contenus ? Mon ambition, c'est de porter une réflexion sur ça, de dire quels sont les codes, quels sont les fondamentaux. »
Aux Rencontres cinématographiques de Béjaia, la star, c'est le public. Latéfa Lafer, une enseignante universitaire, est une habituée de l'événement : « Les Rencontres, c'est un public d'abord, un public en formation et un public qui demande des choses, qui sait réclamer des choses. »
Lors des Rencontres de Béjaia, des dizaines de jeunes ont assisté à un atelier sur l'adaptation des romans au cinéma.
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