À Antananarivo, une tour Eiffel de douze mètres de haut attire les curieux
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Une Dame de fer un peu particulière est sortie de terre dans la capitale malgache, et les curieux viennent de tout Madagascar pour se prendre en photo devant. À Antananarivo, un artisan ferronnier s’est mis au défi de construire une tour Eiffel dans sa cour. Et il a réussi. L’immense sculpture surplombe depuis deux mois les toits de son quartier et fait la fierté de ses habitants. Cette tour Eiffel malgache est devenue une véritable attraction au point que les internautes ont renommé le quartier d’origine Ampasapito en « Parisapito ». Rencontre avec celui qui a rêvé d’avoir Paris à ses pieds et qui l’a fait.

De notre correspondante à Antananarivo,
La fierté se lit sur le visage de monsieur Ruffin lorsqu’il présente « sa » tour Eiffel « construite en 8 mois, [elle pèse] une tonne et demie pour 12 mètres de haut ! », s'exclame-t-il. Vêtu d’un t-shirt orange élimé sur lequel on distingue encore l’inscription « Oh oui Paris », le quinquagénaire a plaisir à raconter la genèse de son projet un peu fou.
« L’idée m’est venue il y a 3 ans en regardant des dessins animés avec mes petits-enfants. Ce monument m’a beaucoup plu ! Et ça a fait germer quelque chose dans ma tête, explique-t-il. Alors je suis allé voir un ami qui tient le cyber d’à côté, et je lui ai demandé qu’il m’imprime des photos de la tour Eiffel. J’ai étudié sa structure et j’ai tout de suite commencé la découpe, sans être sûr que ça fonctionne. Et au fur et à mesure, ça a pris forme ! », sourit-il.
Et il est vrai que la ressemblance est saisissante : arcs, entretoises, étages, l’architecture du monument a été fidèlement reproduite, à l’échelle. Tout en métal, peinte en doré, la Dame de fer de monsieur Ruffin semble transpercer les toits en tôle ondulée des maisonnettes du quartier. La sculpture détonne dans le paysage ambiant et force l’admiration.
« Je suis fier de l’avoir finie ! En plus, tout le monde l’adore, se félicite l’artiste. En plus, ça nous a rapporté plus de commandes : “Ruffin, viens nous faire ça !”, “Tony [le fils de monsieur Ruffin] peux-tu bâtir ça ?” » Il rit avant de poursuivre : « On est devenus célèbres grâce à elle ! Et depuis que je l’éclaire la nuit, des gens de Tamatave ou de Diego viennent même la prendre en photo ! »
Soudain, une voiture se gare devant l’atelier. Deux instagrameuses en sortent, téléphone à la main. « On est juste là pour prendre une photo, parce que c’est très populaire en ce moment sur les réseaux, s’extasient-elles. On a la tour Eiffel à Antananarivo ! » Lorsqu’elles apprennent que monsieur Ruffin est le constructeur de la Tour, elles prennent un selfie avec lui, ravies.
« Comme on n’a pas les moyens d’aller à Paris, on a fabriqué Paris pour l’admirer dans notre cour ! »
Flanqué d’une casquette à strass avec la tour Eiffel dessus, Tony débarque à l’atelier, les bras chargés de barres en aluminium. Il est le fils de Ruffin. Ferronnier métallier lui aussi, il a aidé son père dans sa grande entreprise, et c’est avec malice qu’il résume en une phrase l’aventure familiale : « Comme on n’a pas les moyens d’aller à Paris, on a fabriqué Paris pour l’admirer dans notre cour ! »
Aussi, Ruffin prévient : sa tour Eiffel n’est pas à vendre. Avant de préciser, avec espièglerie : « Mais si quelqu’un veut l’acheter, comme je l’adore, il va falloir négocier dur… »
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