Reportage Afrique

Maroc: Yadee, la nouvelle voix du RnB en anglais, français et darija

Publié le :

Après avoir sorti quatre titres depuis 2020, la compositrice et chanteuse Yadee présente, à 34 ans, son premier EP intitulé Konach (bloc-notes, en français). En mêlant des influences RnB, soul et de la musique électronique, Yadee propose une musique inclassable, symbole de l’explosion créative de la scène musicale actuelle casablancaise.

La chanteuse marocaine Yadee sort son premier EP «Konach».
La chanteuse marocaine Yadee sort son premier EP «Konach». © Yadee
Publicité

De notre correspondant à Casablanca, 

Le style vestimentaire de Yadee est à l’image de sa musique : rétro-vintage et futuriste à la fois. Blouson de cuir coloré, et tatouages fins et soignés. Avec Konach, la chanteuse de 34 ans nous ramène à l’univers RnB des années 1990, et y ajoute des accents ultra-contemporains.

« Mon idole, c'est Cher, mon répertoire, ce sont vraiment les années 1980-90, c'est-à-dire si j’ai le choix, je choisirai toujours d’écouter Whitney Houston, Cher, Jamelia… et on va dire, c’est pour ça que je me suis retrouvée à chanter du RnB parce qu’on ne l’a plus réécouté depuis ».

Des chansons en trois langues

Dans ce nouvel EP, Yadee explore les différentes étapes du sentiment amoureux, de l’attachement inconditionnel et ses effets pervers, à la libération de l’esprit – le tout en anglais, en français, en darija – dans des phrases devenues sculptures linguistiques.

« C’est ma manière de m’exprimer, même genre en arabe dialectal, même avec ma famille, mes amis, je n’arrive jamais à faire une phrase complète en arabe dialectal ou en anglais, je me trouve toujours à m’exprimer en trois langues ! Donc, voilà, c'est juste naturel en fait ». 

La décoration de son salon est tout aussi surprenante : éclectique, un melting-pot de références, allant de la pop-culture, aux divas arabes. Sur les murs, on y trouve des figures de la culture manga, l’incontournable affiche du film Casablanca de Michael Curtiz, et une série Netflix sur pause. C’est sans surprise qu’elle a apprécié l’univers inclassable du producteur et DJ Kabu.

« J’ai enfin trouvé la bonne personne qui représente exactement la vie, on va dire que je veux transmettre à travers la musique, d’ailleurs la preuve ces prods-là, elles existaient déjà, c'est-à-dire, on n'a pas fait de session où on crée ensemble, on s’est rencontrés, il m’a fait écouter sa musique et j’ai crushé direct ». 

Pour Yadee, les connexions enrichissantes sont aujourd’hui possibles à Casablanca

« La scène artistique marocaine commence à bien émerger, et justement, surtout la nouvelle scène, c'est-à-dire les jeunes artistes, je trouve vraiment qu’il y a un potentiel énorme, et surtout, on commence à avoir une diversité musicale aussi, c’est ce qui est le plus important ». 

Yadee s’apprête à sortir son premier clip, tourné dans les rues de son quartier de Gauthier à Casablanca, un pied dans l’univers stylistique des années 1990 et l’autre dans le présent.

À écouter aussiL’évolution du RNB depuis les années 90 racontée par Stéphane Linon

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes