Reportage Afrique

Côte d'Ivoire: à Bouaké, les motos électriques convainquent de plus en plus [2/3]

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Sur les routes de la deuxième ville du pays, les motos électriques sont de plus en plus visibles, un tournant dans la mobilité urbaine. Les nombreux habitants qui se laissent séduire par ce mode de transport sont attirés par les critères économiques et écologiques qu’il présente. L'essor de ce véhicule est-il une simple tendance actuelle ou une véritable révolution en marche ? 

À Bouaké, en Côte d'Ivoire, il y aurait environ 200 motos électriques en circulation.
À Bouaké, en Côte d'Ivoire, il y aurait environ 200 motos électriques en circulation. © Abdoul Aziz Diallo / RFI
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De notre envoyé spécial de retour de Bouaké, 

À Bouaké, en Côte d’Ivoire, la moto est reine. Chaque jour, elles inondent les rues, transportant des milliers d’habitants. Mais depuis quelque temps, un nouveau modèle se fait une place : la moto électrique. Silencieuse, sans émission de fumée, elle attire une nouvelle génération d’usagers, comme cette enseignante d’espagnol qui, il y a six mois, a fait le grand saut. Et elle ne regrette pas son choix. « Ce qui m’a le plus attirée, c’est le côté économique, confie-t-elle. Avant, je dépensais entre 3 000 et 4 500 francs CFA par jour en transport. Aujourd’hui, une charge quotidienne ne me coûte pas plus de 200 francs. Toute la journée, je peux faire mes courses sans craindre que la batterie se vide. »

Un plein à 200 francs CFA contre plusieurs milliers en carburant, une autonomie de 40 à 100 km pour quatre heures de charge, ces arguments convainquent de plus en plus d’acheteurs. Firmin Kaboré, l’un des premiers à commercialiser ces engins à Bouaké, a vu le marché évoluer. « Au début, les gens étaient sceptiques, ils ne connaissaient pas le produit, explique le commerçant. Mais aujourd’hui, impossible de faire 100 mètres sans croiser une moto électrique. On arrive maintenant à en vendre deux ou trois par mois. »

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200 motos électriques en circulation à Bouaké

Ces modèles électriques sont vendus entre 600 000 et 1 500 000 francs CFA. Environ 200 circulent déjà à Bouaké, une tendance qui pousse même les mécaniciens à s’adapter. Bouaré Souleymane, réparateur depuis une vingtaine d’années, l’a bien compris. « C’est un engin à deux roues, donc ça fait partie de mon métier. Ça prend de l’ampleur, alors on doit se former. Si une formation est disponible, on ira, ça nous aidera à progresser et à mieux gagner notre vie. »

Pour les experts, l’essor de ces motos électriques est une avancée positive. « Une moto thermique de 125cc consomme en moyenne 2 à 3 litres tous les 100 km, soit environ 50 à 70 g de CO2 par kilomètre. En remplaçant une telle moto par une moto électrique, on supprime ces émissions directes de CO2 », explique le Dr Cissé Souleymane, environnementaliste.

Mais malgré ces avantages, tout le monde n’est pas encore prêt à franchir le pas. Les conducteurs de motos-taxis, par exemple, hésitent encore, craignant des problèmes d’entretien et de robustesse.

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