Reportage Afrique

À Casablanca, la réhabilitation de la forêt urbaine de Bouskoura

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C’est l’unique forêt de Casablanca. Bouskoura, le poumon vert de la capitale économique, n’est pas en bonne santé. Il souffre de la sécheresse qui sévit au Maroc depuis sept ans. Affaiblis par le manque d’eau et les coups de chaleur, les arbres sont davantage vulnérables aux maladies et aux insectes ravageurs. Un programme d’urgence a été lancé au mois de décembre pour sauver Bouskoura.

Un programme d'urgence a été lancé en décembre 2024 pour sauver la forêt de Bouskoura, la seule forêt de Casablanca, durement frappée par la sécheresse.
Un programme d'urgence a été lancé en décembre 2024 pour sauver la forêt de Bouskoura, la seule forêt de Casablanca, durement frappée par la sécheresse. © Matthias Raynal / RFI
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De notre correspondant à Casablanca, 

La forêt de Bouskoura, au Maroc, est située à la sortie de Casablanca, à une quinzaine de kilomètres du centre-ville. « C’est très fréquenté, on compte généralement 6 000 promeneurs au printemps, le week-end », indique Ihssane Amar, la cheffe du service animation et partenariat à la direction régionale de l’Agence nationale des eaux et forêts, Anef.

En janvier, malgré le froid et la pluie, quelques sportifs font leur footing et des familles se baladent. « Sur le territoire du Grand Casablanca, on a uniquement cette forêt, poursuit Ihssane Amar. C’est un lieu très apprécié par les Casablancais, en quête de détente, de loisirs et d’air pur. »

Bouskoura est ce qu’on appelle une forêt récréative. Elle compte de nombreux aménagements, des aires de jeux, des espaces pour pique-niquer. Et pourtant : « La forêt n’était pas dans cet état-là. Le virage qu’a connu la forêt, c’est à partir de 2021, malheureusement, avec le changement climatique, déplore Aziz Hanfaoui, chef de district à proximité de Bouskoura. Veste camouflage et pantalon olive, il a commencé à veiller sur la forêt il y a huit ans. Mais on va essayer de s’adapter afin de préserver ce patrimoine. »

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Un programme d’urgence pour la forêt de Bouskoura

La forêt joue un rôle écologique majeur en tant que réservoir de carbone. Elle offre aussi une protection des sols et de la biodiversité. « Ces dernières années, on a constaté des dépérissements massifs au niveau de la forêt de Bouskoura. Des mortalités d’arbres qui ont déclenché la sonnette d’alarme pour l’Anef, alerte Ismaili Rifka, la directrice provinciale de l’Agence nationale des eaux et forêts. Si on observe bien le paysage, à droite, c’est un peuplement à base de pins d’Alep. On voit presque le ciel parce que les arbres ont perdu une grande partie de leur feuillage. »

La sécheresse a rendu les arbres plus vulnérables aux insectes, aux champignons. « Les interventions au niveau de ces zones ont porté essentiellement sur les travaux de sylviculture, poursuit la directrice provinciale de l’Anef. C’est un nettoyage qui se fait pied par pied. Il touche uniquement les arbres morts. » 

Le programme d’urgence de l’Anef est censé durer deux ans et prévoit le reboisement de 147 hectares. Des espèces plus résistantes seront plantées, comme le caroubier.

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