Reportage culture

Cyrano de Bergerac au Théâtre du peuple de Bussang

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C’est une utopie unique dans le monde du spectacle. Le Théâtre du peuple de Bussang, sorte de vaisseau en bois au cœur de la forêt vosgienne, propose chaque été une pièce populaire de qualité pour une jauge de 800 places avec en guise de prime une ouverture de la scène sur la nature : un moment magique. Cette année, ce sont les alexandrins d’Edmond Rostand qui y résonnent avec Cyrano de Bergerac dans une mise en scène de Katja Hunsinger et Rodolphe Dana. 

Théâtre du peuple de Bussang.
Théâtre du peuple de Bussang. © Capture d'écran theatredupeuple.com
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« Par l’art, pour l’humanité » la devise de Maurice Pottecher, fondateur du Théâtre du peuple en 1895, encadre la scène. Et que rêver de mieux en matière de pièce populaire que Cyrano de Bergerac, cette pièce d’action et de poésie, de cape et d’épée et d’amour. Rodolphe Dana joue le rôle-titre de l’amoureux au grand nez qui, se sachant laid, n’ose se déclarer à Roxane et par ses lettres exprime sa flamme. Il cosigne aussi la mise-en-scène avec Katja Hunsinger. « Cette pièce-là, pour moi, c'était un rêve. On était très heureux d'inaugurer aussi cette pièce ici pour que ça soit un moment de théâtre pur, festif. » 

C'est dans une vraie fête du théâtre que nous embarquent les 16 comédiens, dont quatre professionnels seulement. Katja Hunsinger : « C'est vraiment la base aussi de la philosophie de ce théâtre d'ouvrir la pratique aux amateurs. On s'est mutuellement choisi avec 12 comédiens amateurs et on a eu très envie de les faire progresser aussi, au point que je trouve qu'on peut dire qu'on ne voit pas la différence entre professionnels et amateurs. » 

Victoria Allé et Nathan Boillot, deux jeunes comédiens amateurs : « Avoir l'occasion de jouer devant 800 personnes, ça ne nous est jamais arrivé. J'ai l'impression que chacun de nous, en tant qu'amateur, sommes venus avec nos lacunes un petit peu personnelles et petit à petit, on était plus à l'aise. Ça nous a beaucoup aidés à travailler ici. » 

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Autre spécificité du Théâtre du peuple de Bussang, l'ouverture du fond de la scène sur la forêt vosgienne. Un moment magique qui éblouit à chaque fois, une ouverture qui s'intègre différemment à chaque dramaturgie. 

« On se doutait assez vite que l'acte 4, qui est l’acte qui se passe à la guerre, lors d'un siège à Arras, on avait envie de l'entrouvrir et d'apercevoir des soldats derrière, avec des bruits de balles, de combats, d'explosion. Et puis à l'acte 5, c'était dit qu'il y a un arbre bicentenaire dans le fond. Tout de suite, on s’est dit la mort, il faut qu’elle ait lieu là, au pied d'un arbre. » 

Et selon les aléas du temps, une pluie battante accentue le drame de la mort de Cyrano juste après avoir enfin serré son amour Roxane dans ses bras. Ou alors un rayon de soleil nimbe de clarté, les feuillages, et semble emporter notre héros dans la paix de l'au-delà. Rodolphe Dana et Katja Hunsinger avec leurs troupes de professionnels et d'amateurs signent ainsi un Cyranoéclatant du grand théâtre populaire. 

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