Reportage culture

Divinité ou bête de somme, l’animal nous fascine autant qu'il nous effraie

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Qu'est-ce qu'une vidéo YouTube, une immense sculpture de centaure et un tableau abstrait peuvent bien avoir en commun ? Des murs de grottes préhistoriques aux vidéos de chatons qui peuplent YouTube, en passant par les grands musées, les animaux parsèment l’Histoire de l’art. Mais qu'est-ce que cette présence des animaux raconte de nous ? C’est la question qu’ont choisi de se poser les équipes du fonds privé Hélène et Edouard Leclerc à Landerneau, en Bretagne, avec l’exposition « Animal !? ».

Louise Bourgeois, «Spider», 1994
Louise Bourgeois, «Spider», 1994 © Ron Amstutz/The Easton Foundation / Adagp, Paris 2025
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Une araignée géante, un centaure, une biche qui donne naissance à une femme et d'étranges oiseaux à tête de peluche : un impressionnant bestiaire s'est installé au fonds Hélène et Édouard Leclerc pour questionner le rapport que nous, les humains, entretenons avec les autres espèces.

Pour Christian Alandete, commissaire de l'exposition Animal!?, « c’est une exposition qui, à travers de l’animal, traite de la condition humaine. À la fois dans l’Histoire de l’art, l’animal est un sujet central, mais aussi dans notre vie quotidienne. Il a d’ailleurs une section sur l’animal domestique, mais aussi sur la manière dont les réseaux sociaux ont utilisé l’animal, au fil des évolutions et des révolutions de notre relation aux réseaux sociaux. On voit que l’animal y joue un rôle très important. »

Parmi les thématiques abordées, il y a aussi celle de la place de l'humain dans l'écosystème : « Pendant longtemps, on a cru ; et certains le croient encore ; que l’homme est distinct du règne animal. On sait que biologiquement, on est une espèce parmi d’autres espèces, qui s’est crue supérieure. Et ce sont des idées que les éthologues remettent aujourd’hui en question. »

Domination de l'homme sur les autres espèces, mais aussi racisme et homophobie : avec ses 150 œuvres, l'exposition Animal !?  met en lumière des questions de société. C'est le cas d'un court-métrage de l'artiste Isabella Rossellini : « Là, on voit un film d’Isabella Rossellini qui raconte l’histoire de Noé. Il doit faire rentrer des couples d’animaux sur son bateau, mais en s’appuyant sur les informations des scientifiques. Et il va se rendre compte qu’existent dans la nature des êtres hermaphrodites, homosexuels, transsexuels chez des espèces non humaines. »

Des thématiques qui parlent aussi aux visiteurs nombreux à venir voir l'exposition. C'est le cas d'Elsa qui vient tous les ans admirer les nouveautés du fonds. « Il y a des peintures, des sculptures et ça permet d’avoir une autre vision sur un thème auquel on n’a pas forcément accès de base. Et j’aime aussi le fait que ce soit relié à des thématiques plus actuelles, comme le racisme par exemple. Je n’ai jamais vu d’autres expositions de ce type. »

Les œuvres de Brancusi, Louise Bourgeois, Kandinsky et bien d'autres continueront de se côtoyer au sein de l'exposition jusqu'au mois de novembre.

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