Changement climatique: Laurent Dirat, un agriculteur innovant face à la sécheresse
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Aucun territoire français ne devrait échapper à la sécheresse cet été. Les prévisions du ministère de la Transition écologique ne sont pas rassurantes pour les agriculteurs. Déjà confrontés à une sécheresse rude, il a peu plu cet hiver, et les fortes températures de ce mois de mai n'ont rien arrangés. Comment lutter contre ce phénomène ? Rencontre avec un agriculteur innovant dans le Sud-Ouest de la France qui cherche des solutions pour ses céréales et ses légumes.

Sous un soleil de plomb, sur des collines balayées par le vent d'autan, la terre argileuse se craquelle déjà. La sécheresse ici Laurent Dirat agriculteur la connait bien. c'est un sacerdoce pas si récent.
« Nous, on a la sécheresse tous les ans. On est tout le temps dans une situation de crise. Au printemps ou en été, ou quelque fois même en automne, on essaie de s'adapter en appliquant certaines techniques, ce qui nous permettra de passer un cap, mais qui ne fera pas des miracles si on n'a pas l'essentiel : l'eau. »
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Trouver les variétés les plus résistantes
Des solutions, Laurent Dirat, paysan-chercheur « Géo Trouvetou », il en a mis en place. Pour ses 230 hectares de blé, tournesol et légumes exotiques, il a longtemps testé pour trouver les variétés les plus résistantes. Contre les mauvaises herbes il a remplacé le glyphosate par du binage.
Aves les autres agriculteurs, il a travaillé pour sauvegarder l'or bleu de la région : l'eau descendant de la chaîne des Pyrénnées. « On va prélever une partie de l'eau qui vient d'un torrent pour l'envoyer sur 17 rivières de Gascogne dont notre rivière – l'Arrats – qui nous alimente via des pompes et un réseau d'irrigation. On peut arroser grâce à ce matériau-là. »

Ce qui lui permet de mettre en place un système de goutte à goutte comme sur ces champs de kiwano. C'est un concombre kényan particulièrement gourmand en eau. « Je relève le goutte à goutte, regardez, voilà les gouttes qui tombent... Alors, elles ne font pas de bruit, certes, elles sont espacées de 30 centimètres et là on est à 2 litres par heure. On n'aura pas besoin d'irriguer beaucoup... », dit-il en montrant de jeunes feuilles qui poussent en bonne santé.
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Choix stratégiques
Ces innovations n'ont pas toujours permis à Laurent Dirat d'être rentable à court terme. Mais il a fait des choix stratégiques, comme le font nombre d'agriculteurs français en ce moment par exemple en augmentant leur production de tournesol.
Cela fait partie des solutions, selon Yves Martel, grossiste 30 ans durant sur le marché de Rungis.
Il y a des plantes qui vont être plus adaptées à certains milieus de sécheresse. On parle actuellement avec le problème de l'Ukraine d'une remise en place du tournesol. Le tournesol est une plante qui a besoin d'eau mais qui n'a pas besoin d'autant d'eau que le maïs en ce moment, qui pourrait être une solution de repli à certaines périodes de l'année sur certaines régions.
Avec près de 1 000 euros la tonne, les prix du tournesol ont explosé. L'Ukraine fournissait 60% de la production mondiale avant le début de la guerre.
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