Reportage France

Comme un air de vacances pour de jeunes nageurs handisports ukrainiens

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Ils ont entre 12 et 17 ans. Après deux mois consacrés à l'entraînement sportif en région parisienne, des jeunes nageurs handisports ukrainiens, accompagnés par l'Association Paul Guinot, se sont vus offrir une respiration dans le très réputé Centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle de Kerpape, en Bretagne. Rencontre.

Initiation au surf pour les jeunes nageurs handisports ukrainiens que la France accueille depuis le 9 avril. Une longue chaîne de solidarité entre associations, pouvoirs publics, engagements individuels ont permis cet accueil dans le cadre du dispositif de protection temporaire activé au début de la guerre en Ukraine.
Initiation au surf pour les jeunes nageurs handisports ukrainiens que la France accueille depuis le 9 avril. Une longue chaîne de solidarité entre associations, pouvoirs publics, engagements individuels ont permis cet accueil dans le cadre du dispositif de protection temporaire activé au début de la guerre en Ukraine. © Guillaume Kasperski
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Blond comme les blés, les pieds dans l'eau, André dresse un petit barrage en sable pour arrêter les vaguelettes qui viennent mourir sur la plage de l’Anse du Stole, cette plage du Morbihan. Ce jeune garçon de 12 ans l’a découverte quelques jours auparavant quand il est arrivé à Kerpape en compagnie des jeunes nageurs du club Invasport de Kiev dont sa camarade Dasha : « Nous avons été très touchés par l’accueil à notre arrivée. Un accueil très simple, mais avec le drapeau ukrainien. Il y avait même des Ukrainiens qui vivent en Bretagne ».

Et pour bien démarrer ce séjour breton, tous se sont retrouvés dans l’eau pour une initiation au surf adaptée aux personnes en situation de handicap. Même Oleksei, malgré la tétraplégie qui le contraint à se déplacer en fauteuil :  

Le surf, c’était une grande surprise. En quelques minutes, ils nous ont mis des combinaisons et ils m’ont descendu dans l’eau avec un fauteuil spécial. C’était pas facile pour moi, mais j’en ai profité pour nager. C’est la première fois que je nageais dans l’océan. Une super sensation. Je n'oublierai jamais... 

« Je sais surfer maintenant et j'aimerais bien en refaire... »

André non plus qui a franchi sa première vague avec l’aide des membres de l’association Vagdespoir : « Grâce à eux, j’ai réussi à tenir sur la planche et à monter sur la vague. Je suis très fier d’avoir réussi. Je sais surfer maintenant et j’aimerais bien en refaire », espère-t-il. 

Comme un air de vacances pour ces jeunes qui ont dû quitter leur pays en guerre en y laissant leurs proches, même si certaines mamans ont fait le déplacement : « Bien sûr, c'est formidable ici, mais on ne peut pas s’arrêter de penser à notre pays, à notre famille… J’ai la chance d’avoir ma maman avec moi, mais mon papa… Il est engagé dans l’armée et je pense tout le temps à lui », dit Oleksei. 

Briller un jour aux Jeux paralympiques

Oleksei n’oublie pas qu’ils sont des nageurs de haut-niveau, caressant l’espoir de briller un jour aux Jeux paralympiques, comme plusieurs anciens élèves de leur entraîneuse Yana Sytnikova :

Avant de venir à Kerpape, nous avons eu la chance de nager dans une super piscine à Massy. On a retrouvé notre niveau d’avant. On a même progressé. Beaucoup ont battu leurs records. J’espère qu’on va reprendre l’entraînement le plus vite possible

Mais pas trop vite quand même, confie Anton, qui rêve de prolonger son séjour en France au-delà des trois mois prévus initialement, alors que la guerre s’installe dans la durée en Ukraine : « C’est bien d’être ensemble et de découvrir la France », ajoute Anton. « Ce n'était pas prévu. Je voudrais voir encore les châteaux de la Loire et rester plus longtemps au bord de la mer pour en profiter… Ce n’est pas encore le moment de rentrer à la maison. » 

Pour aller plus loin :

Contact de l'Association Paul Guinot

Site de l'Association Paul Guinot

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