Les cigarettes électroniques Puff, convoitées par les adolescents mais décriées
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Depuis quelques années, les cigarettes électroniques tiennent le haut du panier parmi les solutions pour arrêter de fumer. Pourtant, toutes ne sont pas aussi inoffensives qu'elles en ont l'air, surtout pour les plus jeunes. Les Puff, ces cigarettes électroniques jetables avec ou sans nicotine, font un malheur chez les adolescents et créent la polémique autour de leur interdiction.

À peine sorti du tabac, Maxime retrouve ses amis assis sur le banc en face d'un collège parisien. Un large nuage de fumée parfumée les enveloppe. Tous fument des Puff et chacun a son parfum de prédilection. « Fraise des bois, mangue glacée, menthe, raisin glacé », listent-ils. « Ça fait tout froid dans la gorge », ajoute un des adolescents en riant.
Véritable phénomène de mode chez les ado et gage d'une attitude cool, les Puff contiennent en moyenne 600 bouffées. Pour ce groupe de lycéens, elles ont aussi bien des avantages. « En fait, c'est hyper obsessionnel, il y a plein de goûts, tout le monde se les échange, on s'en achète pour une soirée », dit l'une.
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Une autre adolescente surenchérit : « Parfois, je collectionnais mes Puff. Du coup, je les mettais dans un petit sac comme ça, ça faisait une décoration dans ma chambre. C'est une tétine, on l'a tout le temps à la main, comparée à une cigarette. Tout le temps à la bouche, tout le temps... ». Une autre ajoute : « Les gens peuvent en fumer dans leur chambre sans se faire "cramer" par les parents, parce que ça ne sent pas forcément la fumée, ça imprègne moins les vêtements que la cigarette. »
Un produit ciblé pour les jeunes et peu contrôlé
Des arguments qui préoccupent sérieusement les professionnels de santé. Vendues entre 6 et 11 euros dans les tabacs, sur le net ou dans les épiceries de centre-ville, les Puff sont interdites à la vente aux mineurs. Pourtant, les contrôles sont rares et pour Loïc Josserand, médecin de santé publique, ces cigarettes jetables ont bien été conçues pour les plus jeunes.
« On est sur un produit qui a été marketé pour attirer les plus jeunes, sous une dimension assez cool et sympa, avec des couleurs flashy, des inscriptions dessus et des goûts tous plus séduisants les uns que les autres pour des jeunes. », explique-t-il. « Et surtout, le principal problème d'un point de vue sanitaire de ces produits-là, c'est que ça fait rentrer dans le tabagisme. Ça a été montré dans différents travaux scientifiques. Un jeune qui commence à consommer sans avoir consommé de tabac au préalable à 3 ou 4 fois plus de chances de devenir fumeur. »
Une « horreur » environnementale
Outre l'aspect sanitaire, l'impact des Puff sur l'environnement pose également problème. Si le Sénat a voté au début du mois de novembre en faveur d'une taxe « dissuasive » sur ces cigarettes jetables, certains plaident pour une décision plus radicale.
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« On est sur un produit qui contient une batterie au lithium, qui contient un réservoir de e-liquide qui en contient toujours à la fin, qui contient du plastique, un emballage, une partie métallique... », énumère Loïc Josserand. « Tous ces produits-là, une fois consommés, finissent directement dans la nature. Donc, d'un point de vue environnemental, c'est une horreur. La seule chose que l'on puisse faire, c'est de les interdire à la vente », souhaite le médecin.
Interdite à l'importation en Nouvelle-Calédonie depuis mai 2022, la Puff en France à encore de beaux jours devant elle. Mais Valentin donne un dernier conseil : « Pour tous les jeunes qui nous entendent, sachez que pour tous ceux qui essaient de faire genre en s'achetant des Puff, des cigarettes... C'est vraiment pas stylé. » Peut-être le prochain slogan de la campagne anti-tabac...
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