Avec la sortie du film «Les Trois Mousquetaires», le marché de l'édition espère de bonnes retombées

Après Arsène Lupin et Illusions perdues, c'est au tour des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas d'être adapté à l'écran. Un enchaînement qui permet aux éditeurs et professionnels du livre de surfer sur la vague avec des rééditions et la publication d'œuvres inédites.Par Corentin Mittet-Magnan

Les Trois Mousquetaires et D'Artagnan. Gravure colorée de Jules Huyot, d'après un dessin de Maurice Leloir. Paris, Calmann-Lévy, 1894. © Domaine public

Actuellement au cinéma ou encore l'édition officielle dans les vitrines des librairies, les bandeaux rouges décorent les livres et de nouvelles couvertures apparaissent. À chaque adaptation sur le grand écran d'un classique de la littérature française, les éditeurs en profitent.

« Pour les libraires, l'affiche du film en couverture crée un effet de projecteur qui est mis sur ce livre. Un effet de nouveauté. Comme si, à nouveau, ce livre redevenait moderne, redevenait notre contemporain », explique Blanche Cerquiglini, responsable éditorial des collections Folio Classique.

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Producteurs de cinéma et éditeurs s'associent dans un système gagnant-gagnant. Le producteur y gagne le tampon de l'éditeur, gage d'un film de qualité respectant l'œuvre originale. L'éditeur, lui, bénéficie du bruit médiatique qui tire les ventes vers le haut. « Ce que je constate, c'est qu'en trois mois, on va vendre ce qu'on vend habituellement en 3 ans. Ça, c'est vraiment tout à fait considérable. Ça va être très concentré dans les 3 mois d'exploitation du film », souligne-t-elle.

Des ventes qui s'accélèrent surtout lors de la sortie en salle donc, mais pas que, comme l'explique Blanche Cerquiglini avec l'exemple d'Illusions Perdues d'Honoré de Balzac, adapté au cinéma en 2021. « L'année de sortie du film, Les ventes sont multipliées par huit. L'année d'après le film, quand il n'était plus du tout en salle, le livre continuait à se vendre trois fois plus que l'année avant le film ».

Toucher le plus de monde possible

Chez Folio, on espère augmenter les ventes des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas par 10, d'autant plus que l'édition originale de mille pages a été découpée en deux tomes pour suivre la sortie des films de Martin Bourboulon. Un choix qui permet d'alléger la lecture, mais aussi de renouer avec le format original de l'œuvre, dont les premières éditions chez Folio étaient en deux tomes.

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Chez Casterman, éditeur de bandes dessinées, notamment des légendaires Aventures de Tintin, c'est avec un manga qu'on accompagne la sortie du film. Un bon moyen d'entrer dans l'œuvre de Dumas, selon le dessinateur Cédric Tchao. « Utiliser ce medium-là [permet de] toucher le plus de monde possible, mais aussi à approfondir en fait leur curiosité à lire Dumas ».

Pour le mangaka, il était temps que la France se mette à adapter ses classiques dans tous les formats comme le font depuis longtemps les Américains ou les Japonais. Et puis l'argument commercial est de taille : en France, le marché du manga est immense et en pleine expansion. Il pesait 381 millions d'euros en 2022, c'est le deuxième plus gros marché au monde après le Japon.