Bassin d'Austerlitz : objectif baignade dans la Seine en 2024

Se baigner dans la Seine : un rêve que les Parisiens caressent depuis longtemps et qui va enfin devenir réalité grâce à l'impulsion des Jeux olympiques de Paris en 2024. Pour garantir la sécurité des nageurs, plusieurs chantiers de dépollution de la Seine sont en cours. L'un d'entre eux concerne la gestion des eaux de pluie avec la construction d'un immense bassin en plein cœur de Paris.

Cette illustration publiée le 15 décembre 2021 par le Comité olympique Paris-2024 montre la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris le 26 juillet 2024, qui se déroulera sur la Seine, rompant ainsi avec la longue tradition des Jeux d'été, à savoir le défilé des athlètes et des officiels dans les stades. © Paris 2024 / Florian Hulleu

Malgré le vacarme incessant du balai des pelleteuses, rien en surface ne laisse présager de ce qui se passe sous terre. Pourtant, depuis novembre 2022, sous l'immense dalle de béton située à quelques centaines de mètres de la Seine, des ouvriers creusent sans relâche un bassin à orage. « C’est un ouvrage qui fait 50 mètres de diamètre sur 30 mètres de profondeur, détaille Samuel Colin Canivez, responsable des grands travaux d'assainissements parisiens. Donc une grande cuve cylindrique qui a été réalisée avec une technique de paroi moulée et dans laquelle on est sur la fin du terrassement, c’est-à-dire qu’en est en train de creuser le fond, les derniers mètres de terrassement pour atteindre le plein volume de cet ouvrage. »

Au total, plus de 46 000 m3 d'eau pourront être stockés dans le bassin d’Austerlitz, soit l'équivalent de 20 piscines olympiques ou de six mois de pluie. De quoi « retarder » de manière significative l'une des principales causes de pollution de la Seine. « Quand l’eau de pluie tombe, elle ruisselle, se retrouve en égout, dans le même que celui où arrivent les eaux usées des habitations. Pour éviter un débordement sur l'espace public, on déverse en Seine ce mélange d’eaux usées et d’eau pluviale, explique Samuel Colin Canivez. L’objectif avec cet ouvrage est d’intercepter les eaux, de les faire transiter dans ce bassin, on attend que la pluie passe, et une fois que la pluie est passée, on le vide en moins de 24h avec un système de pompage. On met ces eaux dans le réseau d’assainissement, elles vont s’écouler gravitairement jusqu’en station d’épuration. Et là, elles sont traitées avant rejet au milieu naturel. »

Une dépollution de la Seine de manière durable

En plus de la construction du bassin, trois autres chantiers garantissent une dépollution de la Seine de manière durable. D’abord dans les deux stations d'épuration à proximité de la capitale, puis auprès des bateaux et des habitations qui déversaient leurs eaux usées directement dans la Seine et qui ont désormais l'obligation de se raccorder à des canalisations.

« On a gagné plus de dix ans sur ce que l’on aurait fait si on n’avait pas eu l’organisation des JO, se réjouit Pierre Rabadan, adjoint à la Mairie de Paris, chargé des Jeux olympiques et de la Seine. Les JO sont un accélérateur, y compris pour l’héritage que ça va laisser, avec une qualité d’eau retrouvée. On répare en quelque sorte une anomalie de l’histoire où l'industrialisation à marche forcée a conduit à polluer des cours d'eau, qui sont la base de la vie, autour desquels les villes s'étaient construites. C’est symbolique et c’est l’enjeu d’être le plus iconique de l’héritage des Jeux olympiques de Paris 2024. »

Après les Jeux, trois lieux de baignade ouvriront aux riverains le long de la Seine. La Mairie de Paris assure qu'en plus des différents travaux effectués pour la dépollution de la Seine, des prélèvements quotidiens seront effectués sur place. De quoi boire la tasse sans danger.