Reportage France

Ma vie de maire [5/5]: à Eymet, Jérôme Bétaille, maire d’une commune d’Anglais

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En Dordogne, la ville d’Eymet compte quasiment un quart de Britanniques. C’est le plus british des villages français. Ce public d’anglophones a été séduit, depuis les années 1980, par le calme de la région, ses paysages, son histoire. Un vivre-ensemble que le maire, Jérôme Bétaille, entend bien préserver. 

Une agent immobilier pose devant son agence dédiée aux acheteurs britanniques, le 16 juin 2016, à Eymet, dans le sud-ouest de la France, en Dordogne, où vit une importante population d'expatriés britanniques.
Une agent immobilier pose devant son agence dédiée aux acheteurs britanniques, le 16 juin 2016, à Eymet, dans le sud-ouest de la France, en Dordogne, où vit une importante population d'expatriés britanniques. AFP - MEHDI FEDOUACH
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« On se plaît à dire des fois que quand on vient au marché du jeudi à Eymet, on entend plus parler anglais que français », s’amuse Jérôme Bétaille, maire de la commune d’Eymet, dans le sud-ouest de la France, depuis 2008. « La particularité, c’est qu’aujourd’hui, nous avons une commune où nous avons un grand nombre d’habitants britanniques depuis plusieurs années qui sont sur ce territoire et qui y vivent », développe l’édile.

Eymet est en effet le plus british des villages français. Presque un quart de ses habitants est Britannique. La commune attire un public anglophone depuis les années 1980, séduit par la quiétude de la Dordogne. Pour le maire, Jérôme Bétaille, il est essentiel de maintenir la bonne cohabitation entre Français et Britanniques. « De vivre ensemble, dans tous les cas de figure, ça ne se décrète pas. Ça se construit, ça se travaille et ça se nourrit. On traduit nos documents de communication en anglais, par exemple, pour que l’on soit sûrs que la plus grande partie de la population qui veut s’informer le soit. »

Mais parfois, c’est plus compliqué. Exemple : le Code de l’urbanisme. Un document technique et complexe à déchiffrer pour les ressortissants britanniques : « Derrière, il faut absolument qu’on leur explique les règles françaises pour qu’ils puissent les pratiquer de bonnes manières. Nous devons faciliter la vie de nos concitoyens. »

L’intégration passe par la langue

Les associations et les commerçants jouent aussi leur part dans l’intégration des Britanniques. Sarah Ghazali nous ouvre les portes de sa librairie, située dans le centre-ville : « Voilà le rayon de livres en anglais. On propose des livres pour adultes en anglais, des livres pour ados, des livres bilingues et là des albums pour les tout-petits. » Et de la littérature française pour débutants. « Il y a un public d’anglophones qui a envie de développer sa maîtrise de la langue française et qui vient ici pour demander des livres faciles à lire, adaptés à leurs niveaux de français. La langue, c'est se comprendre, c’est comprendre l’autre. Le vivre-ensemble, pour moi, libraire, ça passe aussi par la littérature. »

Jane est anglaise, installée à Eymet depuis 2004. Elle tient une petite épicerie et symbolise d’une certaine manière cette intégration réussie. « On a de super bons amis dans le village, et on s’entend très bien avec nos voisins anglais et français. Mon conjoint est Français, on s’est rencontrés dans un bar. Tout le monde se respecte. On doit vivre-ensemble, c’est important. »

Jérôme Bétaille, le maire, est formel : ses administrés sont plus vindicatifs et contestent davantage des décisions prises en conseil municipal, ce qui n’était le cas il y a quelques années. La solution est d'expliquer et réexpliquer comment sont prises ces décisions. L’enjeu ? Continuer de faire d’Eymet une ville ouverte et d’accueil.

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