Reportage France

Traumatismes liés au sport: un traitement prometteur pour les commotions cérébrales

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En pleine Coupe du monde de rugby, les commotions cérébrales provoquées par les violents chocs sont devenus un enjeu de santé public. À répétition, elles peuvent avoir de graves répercussions sur le cerveau au quotidien et l'aptitude des joueurs de rugby à anticiper les actions à mener pendant un match. Un traitement développé par deux médecins français semble très prometteur.

Le match de quarts de finale de la Coupe du monde de rugby, qui a opposé la France à l'Afrique du Sud, dimanche 15 octobre 2023.
Le match de quarts de finale de la Coupe du monde de rugby, qui a opposé la France à l'Afrique du Sud, dimanche 15 octobre 2023. © AP - Themba Hadebe
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Philippe Sella est l'un des joueurs de rugby les plus connus. Aujourd'hui retraité, il a été sélectionné plus de 100 fois en équipe de France au cours de sa carrière. Les commotions liées à des chocs pendant les matchs, il sait ce que c'est. « La plus grosse commotion, c'est sur mon premier match international. Là, je ne me souviens de rien. C'est-à-dire que je ne me souviens même plus de ce que j'ai fait le matin de la rencontre. Le match était à 15 heures, et je me suis réveillé à 22 heures. »

Parfois, les commotions provoquent seulement quelques instants de trouble chez les joueurs. Pendant longtemps, elles ont été sous-évaluées, les joueurs préférant même ne pas en parler pour ne pas quitter le match. « Je n'ai jamais demandé à sortir, c'est cette idée d'être dur sur le terrain. Aujourd'hui, il y a ce côté d'observation plus précise, de telle sorte que s'il y a le moindre doute sur un joueur, il sort. » 

Car le risque en continuant à jouer avec une commotion, c'est d'être moins attentif, moins réactif, multiplier les chocs et donc les lésions dans le cerveau. « S'il y a un mal à la tête, s'il y a une fatigue, des troubles attentionnels, il faut absolument arrêter le joueur jusqu'à ce qu'il y ait une récupération totale, avant de recommencer par palier la reprise de l'activité physique, si tout s'est bien passé », explique Jean-François Chermann, neurologue et spécialiste du sport.

Une technologie française 

La société française RegenLife a mis en place un traitement pour que les joueurs victimes de commotion se rétablissent plus vite et plus efficacement. Une étude, sous la houlette des docteurs Chermann et Malafosse, vient de confirmer les bénéfices de cette nouvelle prise en charge. « Il s'agit d'un casque que l'on met sur le crâne avec des modules qui délivrent un laser infrarouge et une lumière proche infrarouge, et une autre étude qui avait plusieurs objectifs, dont le premier était de montrer qu'il n'y avait pas de danger, pas d'effets secondaires, ni d'intolérance. Nous avons démontré que sur les 50 joueurs qui ont eu 100 séances de photobiomodulation, nous n'avons aucun effet secondaire, donc une tolérance parfaite. Le cas le plus flagrant qu'on ait eu, c'est quelqu'un qui était tellement touché du point de vue commotion, qu'il est venu accompagné à la consultation, et il a pu partir tout seul en voiture », précise Philippe Malafosse.

Cette technologie développée par le Français RegenLife permet aussi d'éviter les effets secondaires des commotions sur le long terme. « Si on les soigne rapidement, ils peuvent mieux récupérer et on peut donc éviter l'effet cumulatif des commotions, pour éviter in fine les commotions chroniques et tous les syndromes neurodégénératifs dont on entend parler, qui surviennent 15 à 20 ans après la fin de la carrière » ajoute Philippe Malafosse.

Un traitement prometteur qui ne s'adresse pas qu'au rugby même, mais à tous les sportifs fréquemment confrontés aux chocs, comme les footballeurs ou encore les handballeurs.

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