Les vaches du Sud-Ouest de la France touchées par la MHE
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C'est une maladie qui se transmet par la piqûre d'un moucheron et se répand dans les élevages de bovins du Sud-Ouest de la France. La Maladie hémorragique épizootique (MHE) a été détectée pour la première fois mi-septembre 2023 avec trois cas. Depuis, on dénombre 2 136 foyers de MHE, et 12 départements sont touchés. Cette maladie, qui n'est pas transmissible à l'homme, affaiblit les vaches et impacte les exportations de veaux à l'étranger.

Devant l’exploitation de Pierre Burgan, le cadavre d’une vache est étendu sur le sol. « Pendant 18 jours, elle s’est battue pour vivre. On s’est battu avec elle et avec les vétérinaires. Elle fera partie des 5% qui seront mortes liées à la maladie », dit-il.
Car les autres vaches infectées se battent contre le virus du MHE. Sur les 65 animaux de l’exploitation, une vingtaine ont présenté des symptômes. « C’est une vache qui faisait 900 kilos et aujourd'hui, elle est péniblement à 450 kilos. L’animal n’arrivait plus à se nourrir. Il a fallu la drencher, c'est-à-dire lui envoyer de l'eau de manière mécanique dans la panse pour la maintenir en vie », explique Pierre Burgan.
De nombreux foyers de contamination recensés
La MHE, qui se transmet par les piqûres d’un moucheron porteur du virus, est arrivée sur l’exploitation de Pierre Burgan à la mi-septembre. Depuis, la maladie s’est étendue à tout le Sud-Ouest de la France. Plus de 2 000 foyers de contamination sont recensés.
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« Cela fait 40 jours qu’on est sur le pont. Nous avons eu des avortements, des veaux morts-nés, et clairement, une quinzaine d'animaux qui ont perdu leurs embryons », décrit Pierre Burgan qui poursuit : « Aujourd'hui, j’ai perdu entre 30 et 35 000 euros sur la ferme directement, et je sais que 2024 sera année blanche, parce que je n'aurai pas de revenu. C’est l’ensemble d’une région, ici au pied des Pyrénées, qui est fortement impactée par la maladie où 80 à 90% des cheptels sont touchés. C’est une hécatombe, c'est sûr. »
Pour s’en rendre compte, direction les halles du marché de Rabastens-de-Bigorre. C’est ici que se vendent aux enchères les veaux français destinés à l’export. Ceux que l’on appelle les broutards partent en majorité vers l’Espagne et l’Italie. Mais leur vente est désormais soumise à des restrictions, comme pour cet éleveur qui vise le marché italien. « Là, on a emmené un veau et une velle, on en avait prévu six à amener. On a donc fait six prises de sang obligatoires pour l'exportation. Sur les six, quatre étaient positives. J'ai donc amené les deux négatives », indique-t-il.
Chute des cours des bovins
Résultat : sur le marché de Rabastens, le nombre de broutards mis à vente a été divisé par deux depuis le début de la maladie et les cours ont chuté.
« Par tête, on va dire que sur les veaux, il manque 200 à 300 euros », explique Pierre Bazet, directeur du marché. « C'est un coup dur pour la filière toute entière parce que cela remet en cause le fonctionnement des exploitations. Les factures s'accumulent, beaucoup de marchés sont fermés comme la Tunisie, le Maroc, l'Algérie. Cela représente des volumes, en plus de l'Espagne et de l'Italie. Le commerce veut une circulation fluide des animaux et sans problème sanitaires », poursuit-il.
Pour le moment, aucun vaccin efficace n’existe. L’arrivée du froid pourrait ralentir la progression du moucheron responsable des piqûres. Les éleveurs s’attendent donc à un répit, mais redoutent déjà le retour du printemps.
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