À Marseille, des étudiants se mobilisent contre la loi immigration
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Une mobilisation est prévue partout en France dimanche 21 janvier contre la loi immigration votée en décembre. À Marseille, les étudiants et étudiantes se mobilisent contre la réforme et notamment contre les durcissements visant les étudiants étrangers.

De notre correspondante à Marseille,
Dimanche dernier, à Marseille, une manifestation d’ampleur a déjà eu lieu. Devant le campus Saint-Charles, une quarantaine d’étudiants et étudiantes de l’université Aix-Marseille se sont donnés rendez-vous pour s’opposer à la loi « immigration ».
Fatima, 23 ans, est en Master 1 de Recherche : « Je suis issue d’une famille immigrée C’est très important de se mobiliser aujourd’hui pour montrer que non, on ne soutient pas la loi Darmanin. C’est important pour moi personnellement, mais aussi en tant qu'étudiante et femme d’être visible à la manif. Ils font passer l’idéologie de l’extrême droite, c’est scandaleux », explique-t-elle.
La loi durcit notamment l’accès aux études pour les étrangers, qui représentent 11% des étudiants en France. Le texte prévoit notamment une caution « retour », obligatoire pour obtenir un titre de séjour.
Elle serait rendue à condition de quitter le territoire après les études ou à la signature d’un contrat de travail, ce qui inquiète Léa. « Pour nous, c’est une mesure qui va précariser les étudiants, étudiantes étrangers. Avec notamment beaucoup d’étudiants qui ne pourront pas venir étudier en France à cause de la caution », craint Léa.
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Des tracts distribués quasi quotidiennement
Actuellement, ce titre de séjour est déjà soumis à des conditions de ressources puisqu’il faut 615 euros par mois pour l’obtenir. La loi réaffirme l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants hors Union européenne : près de 2 800 euros par année de licence contre 170 euros pour les étudiants français.
Alors pour mobiliser, les jeunes tractent quasi quotidiennement, entre autres actions, comme l’explique Antoine. « On va continuer de faire des projections, ça ouvre des discussions, des débats. On a fait un café décryptage et le but est de poser nos questions par rapport à la loi, pour être plus armés », dit-il. « Et on parle aussi de faire des porte-à-porte pour parler directement à des gens qui sont dans des résidences Crous et qui sont dans des situations précaires et qui peuvent être concernés. »
Des étudiants réceptifs, mais difficiles à mobiliser
L’étudiant ne le cache pas : pas facile de mobiliser en période de partiel, mais selon lui, les jeunes sont réceptifs. En tout cas, eux sont déterminés et demandent le retrait de la loi, comme l’explique Léa.
« Il y a des lois qui ont déjà été retirées dans le passé et le but, c'est de vraiment viser cet objectif-là et non une modification. On n'a pas envie de batailler pour un racisme acceptable, pour nous, c'est toute la loi qui est problématique quoi. »
Une loi qui interroge alors qu’il y a 4 ans, le gouvernement prévoyait de faire passer le nombre d’étudiants étrangers de 370 000 à 500 000 en 2027. Le Conseil constitutionnel rendra sa décision le 25 janvier.
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