Élections législatives: dans le Val-d'Oise, la majorité prise en tenaille
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C’est une circonscription lourde d’enjeux, la quatrième du Val-d’Oise : pour la première fois lors d’une élection, les électeurs ont placé le Rassemblement national en tête lors des européennes. À quelques jours des législatives anticipées, la campagne bat son plein et les trois candidats en tête dans les sondages sont sur le terrain chaque jour pour convaincre les électeurs.
Prise en tenaille entre l’union des droites et l’union des gauches, Naïma Moutchou, députée sortante dans la 4ᵉ circonscription du Val-d'Oise, a du mal à convaincre. Vice-présidente de l’Assemblée nationale de 2022 à juin 2024, elle se présente cette fois sous la bannière Horizons, le parti d’Édouard Philippe, allié de la majorité.
La configuration dans la circonscription pourrait installer une triangulaire relativement incertaine : « Je ne fais pas de calcul en politique, je fais confiance aux gens. Ce qui est certain, c’est que je ferai mon maximum pour convaincre les gens. » La députée poursuit : « On est dans un coin, à Franconville, où on a généralement un taux d’abstention plus important aux élections, quelles qu'elles soient, et où on a un potentiel LFI et un RN assez fort. Donc, c’est ici que la partie est pour moi la plus difficile. »
Une association à Emmanuel Macron embarrassante
Il est désormais loin le temps où le parti d’Édouard Philippe et ses députés soutenaient sans condition Emmanuel Macron. Pour Naïma Moutchou, l’étiquette de la majorité est embarrassante cette fois-ci : « D’abord, il y a l’image du président de la République qui suscite quand même du rejet de la part de la population. Moi, on me parle souvent des petites phrases par exemple. Je ne suis pas dans la majorité présidentielle, je suis à côté. »
Malgré des divergences, l'alliance RN-Ciotti
L’ancien patron des Républicains du Val-d’Oise, Sébastien Meurant, soutenu à la fois par le RN et par Éric Ciotti, se présente face à Naïma Moutchou. La circonscription sera donc l’un des laboratoires pour voir si la stratégie de l’union des droites se révèle payante. Exclu des Républicains pour son ralliement à Éric Zemmour lors de la présidentielle 2022, il vient de reprendre sa carte au parti après l’accord passé entre Éric Ciotti et Jordan Bardella.
« Si le gaullisme - moi, je me revendique de cette filiation-là - c’est l’indépendance de la France et c’est le métro à 18h, dont parlait Malraux, il faut regarder les choses en face. Aujourd’hui, les dernières élections ont montré que le mouvement politique qui incarne le plus le métro à 18h, qui défend le plus le peuple français, c’est le RN. »
Sébastien Meurant reconnaît des divergences avec le RN, mais plaide pour l'union : « Donc moi, j’ai des différences avec le RN, notamment sur tout ce qui est économique, mais ces différences ne sont pas fondamentales et la politique, c’est être capable de s’adapter aux circonstances. »
Un porte-à-porte favorable au Nouveau Front populaire ?
La candidate Nouveau Front populaire, Karine Lacouture, repart en campagne pour espérer décrocher son premier mandat. Éliminée au second tour en 2022, face à Naïma Moutchou, cette fois, elle sent bien les choses. D'ailleurs, l’accueil sur le terrain lors de porte-à-porte lui est plutôt favorable : « Il y a des gens qui étaient plutôt bien engagés à gauche et qui étaient un peu en dormance. Moi, je reçois à peu près deux à trois propositions d'aide par jour. »
L’issue du premier tour dimanche prochain dans la circonscription s’annonce très incertaine. Un résultat qui dépendra aussi de la mobilisation électorale.
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