Reportage France

Au village olympique, une polyclinique éphémère pour soigner les athlètes et leurs délégations

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Elle est prête à accueillir les 10 000 athlètes, leurs délégations et les volontaires présents au village olympique : la polyclinique des athlètes ouvre ses portes le 18 juillet, à une semaine du début des Jeux olympiques. Ce centre de soin éphémère, installé pendant les JO dans une école d'ostéopathie au nord de Paris, est le fruit d’un partenariat avec l’AP-HP, un réseau d’hôpitaux publics de Paris. Cette polyclinique pourra prendre en charge pas moins de 700 consultations par jour, soit deux fois plus qu’un hôpital classique.

Un membre de l'équipe médicale au village olympique des JO de Paris 2024, le mardi 23 juillet 2024 en France.
Un membre de l'équipe médicale au village olympique des JO de Paris 2024, le mardi 23 juillet 2024 en France. AP - Rebecca Blackwell
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« On va commencer par le troisième étage, suivez-moi ! » Début de visite, notre guide s’appelle Romain Laurès, manager des services médicaux de Paris 2024. Il nous emmène dans le seul service de la polyclinique ouvert 24h/24 : « Ce service, c’est le centre de soins non programmés, assimilé à un service d’urgence, explique-t-il. Chaque nuit, nous aurons un binôme composé d’un médecin urgentiste et d’un infirmier qui peut pallier toute urgence médicale. »

Mais cette polyclinique ne dispose pas de bloc opératoire, alors en cas d’urgence vitale : « On contactera le SAMU pour que le patient soit évacué et pris en charge dans un hôpital adapté », précise encore le représentant de Paris 2024.  

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Il y a donc les urgences, mais toutes les autres disciplines de la santé sont représentées, qu’il s’agisse des cardiologues, des dermatologues ou des dentistes. Romain Praud, lui, est le référent opticien de la polyclinique. « Les athlètes peuvent arriver à Paris en ayant perdu leurs lunettes, ou en ayant cassé leurs lunettes dans le voyage par exemple. Nous, on sera là pour régler tous ces petits bobos, on fera le maximum », explique l’opticien. À côté de lui, rangés et soigneusement triés, 1 500 verres de lunettes. « 90% des corrections sont représentées ici. Cela nous permet donc d’avoir une réponse immédiate. »

Les athlètes et leurs délégations n’auront pas à sortir le porte-monnaie puisque les soins seront pris en charge par Paris 2024. 

Du matériel dernier cri 

Une réponse immédiate, car la polyclinique est bien équipée. Elle compte, à titre d’exemple, une salle de radiologie, trois échographes ostéoarticulaires, deux IRM. Du matériel dernier cri, explique Romain Laurès. « On a du matériel prêté par des entreprises comme le matériel dentaire, du matériel loué par Paris 2024, comme les IRM. Et puis, il y a ceux qui sont mis à disposition par l’AP-HP et qui retourneront dans les hôpitaux pour lesquels ils ont été achetés à l'issue des Jeux olympiques. » 

Près de 400 soignants vont se relayer dans cette polyclinique de 3 500 mètres carrés pendant la durée des Jeux olympiques et un peu plus de 200 durant les Jeux paralympiques. Tous sont des volontaires, sauf les chefs de services, salariés de l’AP-HP, le réseau des hôpitaux publics de Paris et de la région parisienne. Paris 2024 l’assure, ces soignants ne feront pas défaut aux hôpitaux publics, car tous, ou presque, prennent sur leurs congés ou leur temps libre. 

Un impératif d’égalité 

En attendant l’ouverture, opération rangement de médicaments pour Jennifer Legrand. D’habitude, elle gère la pharmacie de l’hôpital Bichat à Paris. Dans quelques jours, ce sera celle de la polyclinique. « C’est stimulant d’être au cœur de ces Jeux qui vont bientôt se dérouler. Ce sera peut-être l’occasion de côtoyer des athlètes, même si on ne leur souhaite pas de passer par la case polyclinique », confie la professionnelle de santé. 

Philippe Le Van, médecin en chef de Paris 2024, va aussi croiser des athlètes. Et ce centre de soin, dit-il, répond aussi à un impératif d’égalité. Il va permettre à certains athlètes de bénéficier d’une remise à niveau. « Cette polyclinique sert pour des pays qui ont moins de chance que nous, avec des systèmes de santé moins évolués, et donc ça permet à des athlètes qui n’ont, par exemple, pas accès à une IRM d'avoir des mesures, d’avoir accès à une imagerie et de savoir où ils en sont.” 

Reste que pour fonctionner de manière optimale, l’équipe de soignants devra être au complet. Au moment de notre tournage, il manquait encore quelques effectifs du côté des dentistes et des urgentistes. 

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