Reportage France

France: pour les JO 2024, des policiers étrangers patrouillent dans la capitale

Publié le :

Environ 1 800 renforts internationaux sont mobilisés sur toute la période de compétition, dans une démarche de coopération entre les polices du monde entier. Ils viennent d'une quarantaine de pays. Pour leur patrouille, ils suivent des policiers français et ne sont là que pour sécuriser les lieux en cas d'intervention. Et à Paris, où la présence policière est déjà très importante pendant les jeux, ces policiers pas comme les autres sont aussi, et surtout, un repère pour les touristes étrangers. 

ils sont Irlandais, Espagnols, Canadiens, ou encore Américains, portent des uniformes différents, parfois jaunes n’ont pas le même drapeau brodé au niveau de l’épaule  et sont mobilisés à Paris sur toute la période des Jeux.
ils sont Irlandais, Espagnols, Canadiens, ou encore Américains, portent des uniformes différents, parfois jaunes n’ont pas le même drapeau brodé au niveau de l’épaule et sont mobilisés à Paris sur toute la période des Jeux. © Valentin Hugues/RFI
Publicité

À quelques pas de l’Arc de Triomphe, à Paris, Luz enchaîne les selfies. Cette américaine fixe tous les uniformes et veille à bien photographier toutes les nationalités. « Là-bas, c’est la police de Los Angeles », note la touriste. Autour d’elle, ils sont Irlandais, Espagnols, Canadiens, ou encore Américains et portent des uniformes différents, parfois jaunes. Ils n'ont pas le même drapeau brodé au niveau de l’épaule mais ont tous en commun le « Police » écrit en gros dans leur dos.

Luz est Américaine, elle est entourée de policiers irlandais.
Luz est Américaine, elle est entourée de policiers irlandais. © Hugues Valentin/RFI

Sous la supervision de la Coordination nationale pour la sécurité des Jeux olympiques (CNSJ), 1 800 soldats étrangers sont mobilisés à Paris sur toute la période des Jeux. « Sur le terrain, ils sont en binôme avec des policiers français pour des patrouilles à pied autour des sites de compétition, des lieux touristiques ou des transports. Ils sont au contact du public, dans le cadre de cet esprit olympique », précise Bernard Bobrowska, directeur territorial de la sécurité de proximité de Paris. 

Au total, 43 nationalités sont mobilisées. Bianca, une Brésilienne qui vit désormais en France, lève la tête : « Je sais qu’il y a notre police fédérale ici, mais je ne l’ai pas encore vue, je la cherche ! ». Pas de Brésiliens ce jour-là, mais nous embarquons avec une patrouille composée de Britanniques, d’Allemands, de Canadiens, et de deux policiers français. Paul est l’un d’entre eux : « Sans nous, ils seraient un peu perdus, et c’est complètement normal, on serait dans la même position à leur place ! En ce qui concerne les missions, nous, les policiers français, nous intervenons en premier. Les policiers étrangers sont là pour sécuriser les lieux, ce qu’on appelle notre bulle de sécurité, ils peuvent aussi intervenir en cas de besoin. » Le ministère de l’Intérieur précise : « L’utilisation des armes, munitions ou équipements est soumise au droit de l’État d’accueil et ne peuvent être utilisés qu’en cas de légitime défense de soi-même ou d’autrui. »

Bianca est Brésilienne, elle vit à Paris et n'a toujours pas trouvé la police fédérale de son pays.
Bianca est Brésilienne, elle vit à Paris et n'a toujours pas trouvé la police fédérale de son pays. © Hugues Valentin/RFI

« Ils sont plus sympas ici »

Reconnaissables à leur uniforme, ces policiers venus d’ailleurs ne passent pas inaperçus. Difficile de faire 100 mètres sur la célèbre Avenue des Champs-Élysées sans se faire arrêter. Le capitaine Eddy Renaudo est Canadien, une famille aux t-shirts rouges floqués d’une feuille d’érable l’interpelle : « On peut prendre une photo ? » Une fois l’instant capturé, s’ensuit un rapide échange entre compatriotes : « Bon, tout se passe bien pour vous ici ? » « Oui », répond la famille, « Parfait, passez une très bonne journée », conclut le capitaine. Et la patrouille continue.

Une femme au t-shirt « Germany », s’approche cette fois de la Polizei, nom de la police allemande et se prend en photo avec l’agent Annika Doppelhammer. « Quand je les vois, je me sens tout de suite à la maison, lance Oli, et puis je trouve qu’ils sont plus sympas ici, parce que d’ordinaire les policiers allemands, en Allemagne, sont un peu rigides. Là, dès que j’en croise un, il a toujours un grand sourire ! »

Annika Doppelhammer s’est portée volontaire pour travailler à Paris : « On a tout simplement déposé une candidature pour venir ici. Les gouvernements allemands et français l’ont acceptée. Et voilà, je peux vivre cette expérience d’une police internationale. Parce qu’évidemment en Allemagne on travaille avec des officiers allemands. Alors que là, on est avec des Britanniques, des Français, des Canadiens. »

 

Les policiers étrangers ont surtout un rôle de repère pour les touristes étrangers.
Les policiers étrangers ont surtout un rôle de repère pour les touristes étrangers. © Valentin Hugues/RFI

Pour les Jeux olympiques, ce ne sont pas les forces de l’ordre qui manquent. Ils sont 45 000 mobilisés dans la capitale. La poignée de policiers étrangers - eux - ont surtout un rôle de repère pour les touristes étrangers.

Entre deux selfies, c’est aussi entre policiers que les échanges fusent. « March, april, may … », un gardien de la paix français révise son anglais sous les regards attentifs de deux officiers britanniques : « J’aurais dû être plus attentif pendant mes cours d’anglais à l’école », confie celui qui a souhaité garder l’anonymat. « Mais il y a toujours quelqu’un qui parle plusieurs langues avec nous, et sinon on utilise Google traduction, on se débrouille », conclut-il. « On apprend beaucoup, on discute des différentes façons de faire. Par exemple, nous, les Britanniques, nous n’avons pas de pistolet à la ceinture, et en Angleterre, on patrouille souvent à deux, ici les groupes sont plus gros, c’est très intéressant, je trouve », explique Beth Gardner, de la police de Cumbria, au nord de l’Angleterre. 

 

Les policiers étrangers enchaînent les photos avec les passants, Avenue des Champs Élysées, à Paris.
Les policiers étrangers enchaînent les photos avec les passants, Avenue des Champs Élysées, à Paris. © Hugues Valentin/RFI

Des patrouilles pendant lesquelles il faut jongler entre sécurisations, discussions avec les touristes interloqués, visite de Paris et cours de langue. Sur leurs jours de congé, ces policiers étrangers rangent leur uniforme et activent le mode touriste, « J’ai visité le Musée du Louvre l’autre jour », s’émerveille Beth Gardner, à Paris encore quelques jours avant qu’une autre équipe britannique la remplace. 

 Suivez toute l'actualité des JO 2024 sur RFI et rfi.fr

► Retrouvez le programme complet (calendrier, résultats,...) sur rfi.fr

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes