Le dinosaure Vulcain s'expose au Château de Dampierre avant sa mise aux enchères

C’est un spécimen exceptionnel de 21 mètres long. En attendant sa vente aux enchères le 16 novembre prochain, le dinosaure est exposé au château de Dampierre, dans les Yvelines. Il pourrait en coûter à son futur propriétaire entre 3 et 5 millions d’euros. Reportage de Camille Salcedo-Ruiz.

Le dinosaure nommé Vulcain, long de 21 mètres et presque 5 mètres de haut qui nous regarde du haut de ses 150 millions d’années est exposé au château de Dampierre au sud de Paris, avant d’être vendu aux enchères en novembre prochain. AFP - STEPHANE DE SAKUTIN

C'est un invité inattendu au château de Dampierre, tout droit sorti du Jurassique. Un dinosaure sans chair, mais en os. Vulcain, c’est son petit nom. « On est accueilli dans cette salle dès qu’on franchit la porte par ce crâne d’apatosaure », commente Pascal Thévard, directeur général du domaine de Dampierre-en-Yvelines. « Alors contrairement à d’autres dinosaures, le crâne d’apatosaure n’est pas très colossal. Et donc on a ensuite 4/5 mètres de longueur de cou et la cage thoracique qui est supportée par ces quatre grosses pattes. Tous les os qu’on voit sont des fossiles d’origine, avec un os qui fait 250 kg. Je ne vous explique pas pour le mettre à cette hauteur-là dans cette pièce... »

Évidemment, à côté de ce mastodonte, on se sent tout petit. Olivier Colin du Bocage, commissaire-priseur à Paris Enchères prend la mesure. « J’arrive à peu près en haut du tibia, ça vous donne une proportion de cet animal qui est extraordinaire. » Extraordinaire, c’est le mot. Vingt-et-un mètres de long, presque 5 mètres de haut pour ce dinosaure qui nous regarde du haut de ses 150 millions d’années. « C’est le plus grand dinosaure jamais mis aux enchères. C’est ensuite celui qui est le mieux conservé de tout ce qu’on connait. On est entre 80 et 85% d’os – et en particulier le crâne – qui sont là. », détaille le commissaire-priseur.

Le dinosaure pourrait être une nouvelle espèce

Vulcain a été découvert en 2018 dans le Wyoming aux États-Unis. C’est après trois ans de fouilles que le fossile de 300 os a été expédié vers la France, dans un atelier du Luberon pendant deux ans. Deux ans durant lesquels les expertises ont révélé une singularité. « C’est un dinosaure qui a une vraie personnalité avec cet incident sur la queue où vous avez un énorme conglomérat de trois vertèbres qui ont été soudées les unes avec les autres et qui prouvent une attaque avec cet énorme végétarien qui est attaqué par une bête féroce à des très grandes dents. Si vous voulez vous projeter dans la paléontologie, vous avez une trace physique d’un évènement qui s’est passé il y a 145 millions d’années », ajoute Olivier Colin.

Une particularité qui oblige les futurs propriétaires à laisser aux paléontologues un accès au dinosaure pour l’étudier. D’autant plus que sa race n’est pas tout à fait encore déterminée. « Peut-être que cet apatosaure est une nouvelle espèce parce qu’il n’a pas toutes les caractéristiques des apatosaures, et il n’y en a pas beaucoup, il y a quatre grandes classes, et à ce titre-là le futur propriétaire, c’est la tradition, pourra donner en accord avec les paléontologiques son nom ou le nom qu’il veut à cet apatosaure. »

Chaque année, deux dinosaures sont vendus lors de ventes aux enchères. Ces dix dernières années, ce qui fait une cinquantaine de dinosaures vendus. Un marché qui ne risque pas de ne pas faire de vieux os.

À lire ou à écouter aussiQuelles nouvelles des dinosaures ?