Les militants du Parti socialiste face aux divisions de leur parti
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À deux ans de la présidentielle et à trois mois de leur congrès, quel est l’état d’esprit des militants du Parti socialiste ? Olivier Faure est-il favori ? Ou bien ses nouveaux concurrents lui font-ils de l’ombre ? L’union avec les autres partis de gauche est-elle toujours d’actualité ? De nombreuses questions abordées dans une réunion publique organisée par le PS ans la petite ville de Fameck, en Moselle, dans l’est de la France.

De notre envoyé spécial à Fameck,
Quelques dizaines de militants socialistes sont présents pour cette réunion publique nocturne. Ils sont nombreux à avoir fait du chemin pour partager ce qu’ils pensent de l’actualité interne du PS. Après Nicolas Mayer-Rossignol, Boris Vallaud et Philippe Brun se lancent dans la course pour remplacer Olivier Faure.
Pour Christine et Jean, deux militants socialistes, ces nouvelles candidatures sont extrêmement saines. « C’est bon pour la démocratie, soutient Christine. Moi, je suis pour la contestation. Au PS, on a beaucoup de débats. » Et Jean de renchérir : « Le gros avantage que nous avons au Parti socialiste, c’est que nous avons plusieurs candidats et donc c’est la vraie démocratie qui va s’appliquer. »
Paul, jeune militant, y voit même un atout du PS par rapport à d’autres partis : « [Par rapport à] la France insoumise, évidemment, mais je pense aussi aux macronistes qui commencent à se structurer, mais qui n’ont pas ce type de débat en interne. »
Si les programmes de chacun seront présentés plus tard, on en connaît déjà les grandes lignes et les militants ont leurs préférences. Il y a les fauristes inconditionnels : « Moi, dans l’idée, ça serait plutôt de continuer sur la ligne de Faure, parce que je suis pour une alliance avec LFI », lance un militant. Rejoint par un autre : « J’ai toujours connu Olivier Faure et j’ai vu ce qu’il a mis en place pour remonter le parti et pour qu’on en soit là aujourd’hui. »
Et d’autres qui sont plutôt partisans du changement. Boris Vallaud a par exemple la faveur de ce militant : « Je trouve qu’il est avant-gardiste. Il prépare les choses, il pourrait donner de nouvelles idées. Il faut que le PS se retrouve. » Cette autre militante lui préfère Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen.
« Il faut une union de la gauche »
Si tous espèrent que le congrès du PS finira par un rassemblement, sans tomber dans le pugilat de 2022, la question du rassemblement avec le reste de la gauche reste au centre des attentions. « Au vu de la tripolarisation du spectre politique, il faut une union de la gauche pour arriver à des stades où on peut passer le second tour. » « Si on veut gagner, on n’a pas le choix. », insiste un autre.
Avec une réserve à cette union à chaque fois qui tient en trois lettres : LFI. « Aujourd’hui, avoir une étiquette insoumise, c’est quand même donner l’impression que pour gagner un électeur, il faut en perdre deux », déplore ce militant. « Moi, je suis pour l’union de la gauche, mais avec les insoumis, il faut avouer que c’est difficile quand même, parce qu’ils sont très radicaux », insiste cette militante.
Mais encore faut-il pouvoir se faire entendre face à LFI. Une sympathisante l’affirme, l’étape des municipales, l’an prochain, sera très utile pour replacer le Parti socialiste sur le devant de la scène. Et pourquoi pas en faire le moteur de l’union.
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