Reportage international

La flambée des prix de l’électricité continue en Espagne

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En Espagne, le prix de l’électricité ne cesse de flamber, atteignant ce samedi un nouveau record de 187,18 euros par mégawatt/heure. Soit un coût plus élevé qu’en Allemagne. Le gouvernement socialiste vient d’adopter, en Conseil des ministres, un plan de choc pour faire baisser la facture des usagers dont la grogne ne cesse d’enfler.

Manifestation le 17 septembre 2021 à Caceres en Espagne, pour protester contre la  hausse des prix de l'électricité et exiger du gouvernement et des principales compagnies d'électricité à baisser leur prix.
Manifestation le 17 septembre 2021 à Caceres en Espagne, pour protester contre la hausse des prix de l'électricité et exiger du gouvernement et des principales compagnies d'électricité à baisser leur prix. Europa Press via Getty Images - Europa Press News
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De notre correspondante à Madrid,

Monica tient une petite épicerie dans un quartier populaire de Madrid. Seulement trois néons sur six éclairent le magasin. Comme la majorité des commerçants, elle cherche à réduire les coûts pour faire face à une hausse de 34,5% depuis cet été. « Le mois dernier, ma facture a presque doublé. Normalement je paye entre 170 et 190 euros par mois, et là j’ai payé 270 euros. J’ai beaucoup d’appareils électriques : le présentoir, les deux congélateurs et la caisse enregistreuse, c’est de la folie, il va falloir repasser à la bougie et à la balance manuelle, il faut tout réajuster », se désole-t-elle

La vague de froid l’hiver dernier et cet été avec la canicule ont fait bondir la demande, ce qui explique l’augmentation des prix. Mais pas seulement. L’Espagne pâtit de sa dépendance au prix du gaz. Et quand celui-ci atteint aussi des prix records, c’est toute l’énergie du pays qui est revue à la hausse. Face à cette envolée, les compagnies électriques espagnoles ont changé leurs tarifs, instaurant des franges d’horaire, où la consommation est moins chère.

Toute une organisation familiale affectée

Pour Ana Isabel, mère de famille, c’est toute l’organisation familiale qui est affectée. « Oui, j’ai changé mes habitudes, je me lève à 7h du matin et la première chose que je fais, c’est de mettre la machine à laver pour être dans la frange horaire la moins chère. Et la télévision, eh bien, on la regarde moins. L’électricité, c’est un bien de première nécessité, ce n’est pas du luxe. Moi, je dois pouvoir cuisiner et j’ai des plaques vitrocéramiques, et cela consomme beaucoup. Je paye environ entre 30 et 40 euros de plus par mois, c’est beaucoup pour moi. »

Derrière son comptoir, Monica ne cache pas son inquiétude. Dans sa rue, plusieurs commerçants ont dû fermer leur négoce. Après la pandémie, la hausse de l’électricité est le coup de grâce. « Pour le petit commerce, il est très difficile de faire face à de nouveaux frais. J’espère que nous, on va résister. Sinon, il faudra que l’on aille à la porte du président Sanchez pour lui demander de l’argent. »

Le plan de choc du gouvernement prévoit une baisse temporaire de l’impôt spécial sur l’électricité, qui s’ajoute à la baisse fin juillet de la TVA de 21 à 10%. Autre mesure phare, qui n’a pas été du goût des grandes compagnies électriques, qui ont vu leurs actions chuter en bourse, est celle de limiter jusqu’à mars prochain les bénéfices extraordinaires engrangés par les compagnies, ce qui permettrait à l’État de récupérer 2,6 milliards d’euros et de réduire de 22% la facture d’électricité des Espagnols.

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