Reportage international

Conférence sur l'avenir de l'Europe: quelle Europe les citoyens veulent-ils?

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Après une année de travail, des citoyens des 27 pays de l’Union européenne remettent ce lundi 9 mai à Strasbourg leurs 150 propositions au Parlement, à la Commission européenne et au Conseil européen pour une Europe plus unie, plus puissante et plus entreprenante. 

Vue des drapeaux des 27 membres de l'Union européenne au Parlement européen à Strasbourg, le 19 octobre 2021.
Vue des drapeaux des 27 membres de l'Union européenne au Parlement européen à Strasbourg, le 19 octobre 2021. © Ronald Wittek / AFP
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Au départ, ils étaient 800 citoyens choisis par un institut de sondage dans les 27 pays européens. Il y avait aussi des panels nationaux comme en France. Tous les profils étaient représentés, hommes, femmes, jeunes, retraités, actifs. Tous ont dû répondre à une question : quelle Europe voulez-vous ?

Lorsqu'il a été contacté par téléphone, Mustapha Rahaoui, habitant de Dunkerque, a cru à une blague. Il ne connaît rien à l’Europe et ne vote pas. Mais quelle émotion de se retrouver dans l’hémicycle où se réunissent les 705 députés européens. « C’est extrêmement impressionnant, confie-t-il. Moi, quand je suis venu hier et que j’ai vu tout ça, on se dit qu’on va être un petit membre actif de quelque chose qui pourrait faire date. Pour moi, l'Europe, c’est encore une idée floue. »

Répartis par thèmes, comme la démocratie, l’éducation ou encore l’environnement, ces citoyens ont discuté, bataillé. Et Billy, de Dijon, a eu l’impression de toucher l’Europe du doigt. « Ce que j’ai remarqué, c’est qu’il y a des points communs dans les thématiques chères aux citoyens de mêmes pays. Nos collègues grecs ont beaucoup moins parlé de protection de l’environnement que les Français par exemple. »

« Ce qu’on fait, c'est du concret, ça a vraiment un but »

À mi-parcours, 80 citoyens ambassadeurs ont été tirés au sort pour défendre leurs idées devant le Parlement, la Commission et les ministres des 27 pays. À chaque réunion, on débat et les propositions s’affinent. « Jusqu’ici, c'est aussi l’expérience qui a été incroyable. Tous mes amis ne comprennent jamais ce que je fais ici. Je suis toutes les deux semaines dans l’avion. Au début, je n’étais pas là plus intéressée, honnêtement, admet Inès Gamy, étudiante à Lyon et ambassadrice du panel éducation. J’étais là pour être là. On m’a contactée, je suis venue. Mais là, je vois vraiment que ce qu’on fait, c'est du concret, ça a vraiment un but. »

Gisèle Magnery elle est plus critique. Cette retraitée belge de 74 ans vit près de Namur. Elle s’est lancée dans ce défi pourtant avec enthousiasme. « On n’a pas de contact avec les politiques ou excessivement peu. Quand ils ont besoin de nous pour voter, ils savent où nous trouver, donc ils peuvent venir nous trouver aussi dans la démarche que nous faisons ici », reproche-t-elle.

Les institutions européennes ont lancé cette conférence, elles ont promis d’écouter les citoyens. Mais l’Europe dont ils rêvent, c’est une Europe qui oblige à réformer les traités qui lient les 27 pays membres. Les trois institutions vont-elles suivre ? Mercredi 3 mai, le Parlement européen a adopté une résolution demandant à la Commission une révision des textes fondateurs de l’UE.

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